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Records de chaleur, incendies géants, inondations mortelles… Le mois d’août vient à peine de débuter mais déjà l’été 2025 est marqué par une multiplication d’évènements climatiques extrêmes dans l’hémisphère nord.
« Les température extrêmes et précipitations extrêmes sont devenues plus intenses et plus fréquentes à l’échelle globale », rappelle Sonia Seneviratne, professeure à l’ETH Zurich et membre des experts du climat mandatés par l’ONU, le Giec.
« Nous sommes au coeur du changement climatique », et pour cette raison, « le risque d’événements extrêmes a considérablement augmenté », souligne auprès de l’AFP Fred Hattermann, scientifique à l’Institut de Potsdam pour la recherche sur l’impact du climat (PIK).
« Les températures plus élevées augmentent également l’évaporation, de sorte que davantage d’eau est stockée dans l’atmosphère. Cela augmente le risque de fortes précipitations et d’inondations » souligne-t-il, en rappelant que « chaque degré de hausse de températures » est susceptible de rendre « plus nombreux et plus violents » chaque événement extrême.
50°C dans le Golfe et même en Turquie
Déjà en mai, il a fait plus de 50°C aux Emirats arabes unis. Le 1er août, ils ont approché leur record absolu avec 51,8°C (record à 52°C).
Toute la région suffoque : la capitale saoudienne Riyad a enregistré jusqu’à 44°C tandis que le Koweït a fréquemment atteint 50°C, tout comme l’Irak où la climatisation est vulnérable aux coupures de courant chroniques, et où les réserves d’eau sont au plus bas depuis des années.
Cette barre de 50°C a été dépassée en Turquie pour la première fois : une ville du sud-est, Silopi, aux frontières de l’Irak et de la Syrie, a atteint 50,5°C le 26 juillet. Le pays a connu des milliers de feux cet été et une importante sécheresse.

En Asie, le Japon a battu son record absolu mardi avec 41,8°C, à Isesaki (est). Le pays enchaîne les saisons records ; les cerisiers, emblématiques de l’archipel, fleurissent plus tôt en raison de la chaleur.
Pluies torrentielles à Hong Kong
Hong Kong a enregistré mardi un cumul de précipitations jamais vu pour un mois d’août en plus de 140 ans : 355,7 millimètres en une journée.

Sur le continent, une semaine auparavant, des intempéries ont fait au moins 44 morts et neuf disparus dans des districts ruraux du nord de Pékin.
Mousson meurtrière au Pakistan
266 personnes, dont pour près de la moitié des enfants, ont déjà perdu la vie au Pakistan en raison des pluies torrentielles qui s’abattent sur le pays. Cette mousson 2025, qui a commencé précocement, est jugée « inhabituelle » par les autorités. Le Penjab, la province pakistanaise la plus peuplée, a ainsi enregistré des précipitations de 73 % supérieures en juillet à celles de 2024.
Pays nordiques en surchauffe
C’est la région où certains viennent chercher la fraîcheur. Pourtant depuis juillet, Norvège, Suède ou encore Finlande voient leurs thermomètres afficher durablement des températures dignes de la Méditerranée.
Le 3 août a marqué la fin d’une période de 22 jours avec un mercure supérieur à 30°C en Finlande, un record.
Rovaniemi, ville finlandaise au nord du cercle polaire, les températures ont même atteint 30°C, plus que dans le sud de l’Europe au même moment.
Mégafeux au Canada
Le Canada vit l’une des pires saisons des feux de forêts jamais enregistrées, avec une sécheresse et des températures supérieures à la normale.

D’autres régions du monde brûlent, de l’Ecosse à l’Arizona en passant par la Grèce. Au total, les rejets de fumées et de gaz à effet de serre depuis le début de l’été dans l’hémisphère nord sont parmi les plus élevés jamais enregistrés, sans être un record, selon l’observatoire européen Copernicus.
Canicules en Europe
Depuis le 3 août, Espagne et Portugal sont à nouveau touchés par une vague de chaleur, après celle particulièrement longue et intense de fin juin et début juillet, avec la France. Une étude préliminaire a estimé que 2.300 personnes avaient péri à cause d’elle dans 12 villes européennes.
En journée, les températures pourraient localement atteindre 45°C. La chaleur pourrait déborder sur le sud de la France.
Juin 2025 est le mois de juin le plus chaud jamais enregistré en Europe de l’Ouest. Le bilan de juillet sera publié jeudi par Copernicus.



















