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Six mois après un séisme dévastateur, et alors que la guerre civile se poursuit, la Birmanie tente de se relever : « On ne voit pas la fin de la crise humanitaire »

Par RTL info avec Aurélie Henneton
Le 28 mars dernier, la Thaïlande et la Birmanie étaient frappées par le plus puissant tremblement de terre de leur histoire récente. Plus de 3800 morts, des villes rasées, de nombreuses familles déplacées. Mais dans les ruines birmanes, un autre drame : la guerre civile qui se poursuit. Six mois plus tard, ce pays d’Asie du sud-est parvient-il à se relever ?

Le 28 mars, la terre a tremblé jusqu’à Bangkok, à 1300 km de l’épicentre en Birmanie. Dans ce pays, des quartiers sont rasés, 3800 vies enlevées. Une femme enceinte sort des décombres après deux jours de calvaire. Dans un autre immeuble, 206 personnes ont péri.

« Je pense que j’aurais préféré mourir. Être en vie et voir mes amis morts me fait encore plus mal », témoigne un survivant.

Sur les terres birmanes, tout est dévasté. La catastrophe s’ajoute aux conflits qui font rage depuis un coup d’État en 2021. Des habitants avaient trouvé refuge dans un monastère, lui aussi détruit par les secousses. Ils étaient déplacés, les voilà toujours sinistrés, six mois plus tard.

« Quand nous sommes arrivés ici, après avoir fui les combats, nous avons d’abord vécu dans le monastère qui était assez confortable. On venait nous apporter de la nourriture. Après le tremblement de terre, les choses sont devenues difficiles et moins de gens venaient nous aider », raconte Ohn May, une citoyenne birmane déplacée.

Aujourd’hui, 400 000 personnes n’ont pas retrouvé leur vie d’avant. Les grands accès sont opérationnels, mais la situation dans les villages reste précaire.

Le conflit ralentit encore plus la reconstruction

« Il y a la problématique du conflit, note Arnaud de Baecque, chef de la délégation du comité international de la Croix-Rouge en Birmanie. Soit il y a des zones où des combats ont lieu, soit il y a des zones où un groupe armé contrôle le territoire. Et là, la reconstruction est plus lente et l’appui aux populations est plus complexe ».

En plein chaos, l’eau potable était la première urgence. Six mois plus tard, la fourniture et les camions-citernes sont encore une réalité.

« Je dois me dépêcher pour aller prendre l’eau qui est fournie. Il y a des vendeurs d’eau dans le village, mais nous n’avons pas les moyens », raconte Daw Tote, membre de la communauté d’Amarapura.

«Nous avons tellement souffert»

Dans le village de Nyaung Pin Thar, le réseau d’eau a été détruit. Un puits a été foré et un château d’eau assure les besoins. Dehors, les débris sont partout. Les excavatrices poursuivent leur travail avec l’espoir, celui de la reconstruction, mais aussi d’un pays apaisé politiquement.

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« Les autorités ont prévu d’organiser des élections. Je ne sais pas si elles auront lieu dans notre région. Nous avons tellement souffert que nous espérons que les élections apporteront un changement », lance Khin Maung Htwe, un citoyen déplacé.

« Il y a des évolutions qui arrivent au niveau politique, mais elles ne sont pas généralisées. Elles suscitent aussi plus d’opposition dans certaines régions et plus de conflits. Comme CICR, on ne voit pas encore le moment de la fin de la crise humanitaire », ajoute Arnaud de Baecque.

Le scrutin est prévu fin de cette année dans un pays en lutte entre conflits armés et séismes meurtriers.

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