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26 États se sont donc engagés à participer à une force de ré-assurance pour garantir la paix et apporter un signalement stratégique en Ukraine. Sur le sol, en mer et dans le ciel, selon des modalités qu’Emmanuel Macron, organisateur de la Réunion, a refusé de détailler en vertu du secret-défense.
Invité d’honneur, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré : « Je pense qu’aujourd’hui, pour la première fois depuis un long moment, c’est la première avancée concrète aussi sérieuse ». Il a remercié tous ses alliés, à commencer par Washington… et c’est là que le bât blesse.
Même si le président américain s’est entretenu en visioconférence durant une heure et demie avec son homologue français, il n’a toujours pas rejoint l’initiative car la position américaine n’a pas changé depuis le 18 août : en cas de cessez-le-feu, pas d’envoi de troupes au sol, même si un appui aérien est possible.
Certes, le locataire de la Maison-Blanche a montré de l’agacement après le rapprochement russo-chinois à Pékin ces derniers jours, mais rien de concret pour l’instant. Il a juste confirmé lors d’un dîner hier soir qu’il allait parler au président russe, prochainement.
Que va-t-il lui dire quand on constate que Poutine a balayé d’un revers de la main les propositions de Paris ? Son porte-parole, Dmitri Peskov, a publié un communiqué on ne peut plus clair : les étrangers, en particulier les contingents militaires européens et américains, peuvent-ils fournir et garantir la sécurité de l’Ukraine ? Absolument pas. Circulez, il n’y a rien à voir.
Moscou reste sur ses positions : annexion des territoires conquis, quasi-démilitarisation de l’Ukraine, et en filigrane, le remplacement de Zelensky, dont la légitimité est toujours contestée. Ne manquant pas d’une certaine forme d’humour teinté de cynisme, Poutine a renouvelé son invitation à l’Ukrainien. « Si Zelensky est prêt qu’il vienne à Moscou, une telle rencontre aura lieu ».
Bien sûr, Zelensky, qui veut bien voir Poutine en terrain neutre, en Suisse ou ailleurs, n’ira pas à Moscou. Ce serait faire allégeance au tsar, avec le risque de se retrouver logé en Sibérie pour une durée indéterminée. On peut prendre le problème comme on veut dans cette page d’histoire ; les Européens, malgré leurs réunions chaleureuses et leurs déclarations spectaculaires, ne jouent qu’un rôle secondaire. Nos fournitures d’armement et de quelques F-16 permettent juste de ralentir les troupes russes qui, en dépit de pertes considérables, grignotent le terrain jour après jour, mètre par mètre.
Les matins de pessimisme, je me dis que la seule promesse solide qu’on puisse faire à Zelensky, c’est de lui accorder l’exil, si ça tourne mal.


















