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Les incursions de drones se multiplient au-dessus de plusieurs pays de l’OTAN. Depuis la fin de l’été, une quarantaine d’incidents ont été recensés en Europe. Un phénomène inquiétant, qui s’inscrit dans une stratégie de déstabilisation plus large menée par la Russie. « Les drones, c’est vraiment l’obsession des Européens et de l’OTAN », souligne Sébastien Rosenfeld, notre expert en relations internationales, dans le RTL info 19H.
La première série d’incursions a eu lieu dans la nuit du 9 au 10 septembre, en Pologne. Une vingtaine de drones d’origine russe avaient alors pénétré dans l’espace aérien du pays. Depuis, le phénomène s’est accéléré, et la plupart des engins détectés n’ont pas pu être identifiés : « Souvent, l’intrusion est repérée, mais les drones ne sont pas récupérés », précise le journaliste.
Outre la Pologne, plusieurs pays ont été concernés : la Norvège, l’Allemagne et désormais la Belgique. Certains drones ont survolé des sites critiques, comme la base militaire d’Orland en Norvège, où stationnent des F-35 américains. « C’est une base stratégique de l’OTAN ».
En Allemagne de l’Est, les services de renseignement ont observé des activités d’espionnage présumées russes, notamment pour repérer les itinéraires de livraison d’armes occidentales vers l’Ukraine.
« Un rapport récent des services de renseignement évoque 530 observations de drones de surveillance russes au cours des trois premiers mois de l’année », indique Sébastien Rosenfeld. Une multiplication des cas qui pousse les États européens à renforcer la surveillance, les systèmes de brouillage et les armes antidrones.

Selon Sébastien Rosenfeld, ces incursions s’inscrivent dans une stratégie globale de guerre hybride menée par Moscou. Ancien agent du renseignement, Vladimir Poutine maîtrise cette approche mêlant désinformation, espionnage et intimidation militaire. Le but étant de « déstabiliser l’adversaire ».
Ces derniers jours, le président russe a multiplié les annonces spectaculaires : après avoir vanté un missile de croisière à propulsion nucléaire, il évoque désormais le test d’un drone sous-marin capable d’emporter une charge nucléaire. Cette « torpille géante téléguidée », longue de 24 mètres et dotée d’une portée de 10 000 km selon les médias russes, serait installée à bord du sous-marin Belgorod.
Mais, comme le rappelle notre expert, « il faut rester prudent sur les capacités réelles de ces armes. C’est avant tout une arme de propagande destinée à faire peur et glorifier la Russie. »


















