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Après le premier confinement en mars 2020 et autant de temps passé à la maison, on pouvait s'attendre à un baby boom en décembre et début de cette année. Or la natalité est en baisse. Une tendance observée depuis 2010. Pourquoi?
En décembre nous avions rencontré Oscar et ses parents. Il fait partie de ces bébés que le personnel des maternités appelle les bébés "confinés". Ses parents l'ont conçu en mars dernier, quelques jours seulement après le début du premier confinement.
"Le début du confinement a permis qu'on soit plus souvent à la maison, peut être plus souvent détendus, comme on n'avait pas pas d'enfants à ce moment-là", avait confié la maman d'Oscar à notre micro.
Alors, y a-t-il réellement un effet baby-boom lié à la crise sanitaire? "Pas de baby-boom en vue en 2021", assure Marie Vandresse, démographe au Bureau Fédéral du Plan.
En réalité, le nombre de naissances diminue. En janvier, 8621 bébés sont nés (4823 en Flandre, 2666 en Wallonie et 1132 à Bruxelles). Des chiffres en baisse. Moins 10% par rapport à janvier 2020.
"La baisse est plus flagrante à Bruxelles que dans les deux autres régions. On a quand même une baisse de -16% par rapport à janvier de l'année dernière. Et maintenant, c'est vrai que quand on regarde au niveau provincial, c'est un petit peu plus nuancé au niveau de Namur et de la province de Luxembourg ou même de la Flandre orientale, on est relativement stable", détaille Gisèle Vandervelpen, statisticienne pour Statbel (l'office belge de statistique).
Pour les démographes, rien de très surprenant. La tendance à la baisse perdure depuis 2010. Une conséquence directe de la crise économique de 2008.
"Il y a d'autres éléments qui rentrent aussi en compte. C'est une évolution de notre société, où on a aussi une légère perte de confiance en l'avenir. En général quand on a une perte de confiance en l'avenir, on a aussi alors un effet sur la fécondité. La question est, est-ce qu'on a encore envie ou est-ce que ça a du sens encore d'avoir un enfant?", ajoute Marie Vandresse.
Le nombre de femmes susceptibles d'être enceintes est aussi beaucoup moins important qu'il y a dix ans. Si aujourd'hui, le nombre moyen d'enfants par femme est de 1,55, il devrait remonter à 1,7 d'ici 2030.



















