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Les deux ordonnances de couvre-feu proposées par le bourgmestre Fabrice Cumps (PS) ont été rejetées sous des cris de joie et applaudissements, jeudi soir, au conseil communal d’Anderlecht. Le texte concernant Cureghem a obtenu 12 voix pour, 26 contre et 3 abstentions, tandis que celui visant la place de la Résistance a récolté 18 voix pour et 23 contre.
Les ordonnances prévoyaient la fermeture des commerces entre 21h00 et 05h00 à Cureghem, et entre 22h30 et 05h00 à la place de la Résistance, pour une durée de trois mois.
La majorité s’est fracturée. Les Engagés, partenaires du PS au collège, ont voté contre les deux ordonnances, y compris leurs échevins. Du côté du MR, le chef de groupe a soutenu la mesure, mais une échevine s’y est opposée. « Être dans la majorité, c’est faire des choix », a expliqué la conseillère Les Engagés Sofia Bennali. « Nous comprenons la volonté du bourgmestre de freiner l’attractivité négative de Cureghem, mais cette mesure aurait freiné aussi son activité positive. »
Avant le vote, le bourgmestre a défendu sa proposition en évoquant « des citoyens qui ne dorment plus à cause des dealers et des consommateurs ». Il a dit s’être appuyé sur trois rapports – de la police, du manager de quartier et du service juridique communal – et souligné que « malgré quarante fermetures ciblées depuis le début de l’année, la situation reste intenable ».
Lors d’une interpellation citoyenne, le Collectif des commerçants de Cureghem avait dénoncé une « mesure collective injuste » prise sans concertation, craignant pertes économiques, « ghettoïsation » et insécurité nocturne accrues.
Dans l’opposition, le vote contre a fait l’unanimité. Le PTB a reproché au bourgmestre l’absence de concertation avec les commerçants, Ecolo a dénoncé « une décision unilatérale et antidémocratique », tandis que Team Fouad Ahidar a mis en garde contre « l’asphyxie économique du quartier ».

















