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À Bruxelles, les pigeons sont de plus en plus nombreux, causant nuisances et inquiétudes. Des solutions sont testées dans la capitale, comme les graines contraceptives.
La population de pigeons dans les villes belges est en constante augmentation, en particulier à Bruxelles. Cette prolifération entraîne de multiples nuisances : fientes corrosives sur les bâtiments, balcons envahis et dégradations matérielles. Selon les experts, la capitale compte aujourd'hui plusieurs milliers de couples de pigeons. Face à ce phénomène, certaines communes, telles qu'Ixelles, testent des approches innovantes pour limiter leur présence tout en préservant ces oiseaux emblématiques des paysages urbains.
À Ixelles, une solution inédite a été mise en œuvre : l'utilisation de distributeurs de graines contraceptives. Ces dispositifs, intégrant un produit appelé nicabrasil, rendent les pigeons stériles sans compromettre leur santé. Lancée il y a trois ans, cette mesure a déjà permis une diminution de 40 % de la population de ces volatiles dans la commune. "Les premiers résultats sont encourageants", explique un représentant communal. "Pour les prochaines années, nous espérons poursuivre cette baisse significative". Le coût de ces distributeurs s'élève cependant à environ 10 000 euros par machine et par an, un investissement considérable pour la commune.
Le nourrissage des pigeons reste un sujet de débat animé. Stéphanie, une habitante d'Ixelles, consacre chaque matin une partie de son temps à déposer des graines naturelles sur huit sites de la commune, distribuant environ 64 kg quotidiennement. Pour elle, les pigeons sont des créatures attachantes. "Ils ont le plumage parfait, l'œil vif", dit-elle. Mais elle s'inquiète de l'avenir de ces oiseaux si l'accès à la nourriture venait à diminuer ou disparaître : "Quand ils n'ont pas d'alimentation, ils vont jusque sur les routes. Cela leur fait courir des risques inutiles".
Toutefois, cette bienveillance contraste avec la lassitude de nombreux autres Bruxellois, excédés par les désagréments causés par la surpopulation de pigeons. "Ils salissent tout sur leur passage, les fientes abîment les façades, et mon balcon est constamment envahi", confie une riveraine. D'autres pointent la nécessité de mesures plus strictes pour limiter les sources de nourriture accessible, telles que les déchets ou les graines éparses. Bruxelles Environnement souligne à cet égard l'importance de réduire les détritus en amont : "Les sacs poubelle devraient être sortis au plus près des heures de collecte, pour éviter qu'ils ne deviennent des garde-manger pour les pigeons".
En complément des graines contraceptives, des pigeonniers contraceptifs sont également envisagés, bien que cette solution soit jugée plus onéreuse et exigeante. Ces installations permettent de stériliser les œufs des pigeons ou de les remplacer par de faux œufs, limitant ainsi leur reproduction. "Cela nécessite une gestion quotidienne et une surveillance continue", précise une porte-parole de l'association Natagora. Toutefois, ces pigeonniers présentent l'avantage de centraliser les pigeons dans des zones définies, minimisant les nuisances pour les habitants.
Par ailleurs, nourrir des pigeons dans la capitale sans autorisation reste une infraction passible d'amendes allant jusqu'à 250 euros. Bien que ce cadre règlementaire vise à limiter les impacts négatifs de leur prolifération, certains espèrent des avancées conciliant protection et gestion. "L'installation de pigeonniers, par exemple, pourrait être une bonne solution pour protéger ces oiseaux tout en régulant leur population", conclut Stéphanie, qui souhaite une cohabitation équilibrée entre les humains et les pigeons dans la capitale belge.