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« Je suis toute verbeberée » : boom des réservations au Théâtre de Toone depuis son inscription à l’UNESCO

Par RTL info avec Amélie Schildt
La tradition bruxelloise des marionnettes à tringle a été officiellement inscrite sur la Liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO mardi. Le Théâtre Royal de Toone est le dernier à faire vivre cette tradition dans la capitale. Il connaît déjà une augmentation des réservations depuis l’annonce.

L’art de la marionnette à tringle remonte à la Renaissance. Il a été importé en Belgique par les théâtres itinérants d’Italie et d’Europe centrale et, petit à petit, le Théâtre de la marionnette à tringle s’est inscrit dans le folklore bruxellois. Le Théâtre de Toone est le dernier survivant de cette époque. Il a été fondé en 1830 par Antoine Genty, qui lui a donné son surnom, diminutif de son prénom : Toone. À l’époque, il se trouvait dans les Marolles. Il s’est installé à quelques pas de la Grand-Place seulement en 1960.

Nicolas fait toutes les voix… en Brusseleir

Il a deux particularités. Tout d’abord, ses marionnettes. « Une marionnette à tringles, c’est cette tige métallique qui traverse la tête et qui vient se mettre dans le cou. C’est typiquement la technique sicilienne », détaille le comédien Nicolas Géal, qui est le directeur du Théâtre depuis qu’il a pris la relève de son propre père. « C’est 7-8 kilos et ça se manipule par au-dessus. On peut même la faire marcher sans ficelle pour les jambes. C’est un mouvement du poignet, donc au niveau de la tringle »,

C’est aussi lui qui fait toutes les voix des personnages, avec la seconde particularité : le phrasé, le dialecte bruxellois. Comme quand il fait dire à l’une d’elles, qui voit un ange l’appeler, qu’elle en est toute « verbeberée », ce qui signifie en être toute retournée, décontenancée, en dialecte bruxellois. Ce sont des étudiants, formés récemment au maniement des marionnettes qui les manipulent, preuve que la tradition se perpétue toujours.

Les gens veulent voir les institutions européennes, mais aussi notre histoire
Philippe Close, bourgmestre de Bruxelles

C’est cette spécificité bruxelloise que l’UNESCO a reconnue, selon le bourgmestre de Bruxelles, Philippe Close. Cette reconnaissance, « on la considère un peu comme on a eu la Grand-Place, comme on a eu le Meyboom, comme on a eu l’Ommegang », explique-t-il. « C’est reconnaître qu’il y a un patrimoine bruxellois et qu’il mérite d’être découvert et qu’il mérite d’être protégé. Les gens veulent de l’authenticité quand ils visitent Bruxelles. Ils veulent à la fois voir les institutions européennes, mais aussi notre histoire. Toone fait partie de cette histoire populaire qui est en perpétuelle réflexion, mais qui conserve ses traditions. »

Pour Ans Persoons, la secrétaire d’État bruxelloise en charge du patrimoine, il s’agit d’une aubaine pour toute la Région. « On a beaucoup de presse, il y a beaucoup d’articles, de reportages. Donc ça attire des visiteurs et donc, pour l’attractivité économique, culturelle, touristique de Bruxelles, c’est vraiment un atout. » Depuis que l’annonce est sortie ce mardi, une augmentation des réservations a d’ailleurs directement été constatée.

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