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Tension au CPAS d'Anderlecht: le personnel en grève prend d'assaut le bureau du bourgmestre, il réagit

Une soixantaine d'employés du CPAS d'Anderlecht ont manifesté mardi pour dénoncer leurs conditions de travail. Le bourgmestre Fabrice Cumps a promis un refinancement d'un million d'euros pour réorganiser le service, soumis à une forte pression.

Une soixantaine de collaborateurs et d'assistants sociaux du CPAS d'Anderlecht ont manifesté mardi matin à la Maison communale d'Anderlecht dans une atmosphère tendue pour tirer la sonnette d'alarme sur leurs conditions de travail.

Ils ont exigé et finalement obtenu une rencontre avec le bourgmestre Fabrice Cumps (PS). Celui-ci a promis qu'une enveloppe d'un million d'euros supplémentaires serait dégagée en vue de la réorganisation d'un service soumis à une forte demande et dont le personnel est soumis à une forte pression, voire de l'agressivité de la part d'usagers. Il a souligné que la commune éprouvait des difficultés à trouver des candidats pour compléter les effectifs.

Les problèmes du CPAS d'Anderlecht avaient été mis en lumière dans un reportage de l'émission Pano de la VRT. Deux journalistes infiltrés étaient parvenus à obtenir un revenu d'intégration sociale de la part du CPAS sans remplir les conditions y donnant droit et sans habiter à Anderlecht. Le reportage dévoilait aussi la pression qui pesait sur les assistants sociaux, en raison d'une charge de travail trop élevée.

Un plan d'urgence élaboré par les syndicats

La CSC, le SLFP et la CGSP ont ensuite élaboré avec le personnel un plan d'urgence reprenant 11 mesures visant à "ajuster la charge de travail actuelle". Ces mesures concrètes à court terme jugées nécessaires par les syndicats, ne répondent pas aux problèmes structurels auxquels les membres du personnel sont confrontés depuis des années.

Ce plan, transmis à la direction le 18 décembre, est cependant jusqu'ici resté lettre morte, ce qui a justifié l'action de grève menée mardi.

"Cela fait des années que nous nous plaignons des problèmes du CPAS d'Anderlecht, tant en termes de pression de travail que de manque de moyens", a déclaré Maxime Nys, délégué CGSP. Selon lui, le bourgmestre n'a pas encore répondu aux demandes, mais le fera d'ici la fin du mois. M. Nys a notamment insisté sur l'urgence de renforcer les effectifs en recrutant une quinzaine d'agents administratifs à temps plein.

Une mobilisation déterminée

La manifestation avait commencé à 9h30 devant la Maison communale.

A l'initiative de Dyhia Elmaouhab, une assistante sociale très en verve, les manifestants se sont posés à même le sol sur le coup d'11h00 et ont appelé le bourgmestre à venir leur parler. "Nous continuerons à attendre ici jusqu'à ce qu'il descende pour nous parler, mais il a plutôt tendance à se cacher dans son bureau", a-t-elle déclaré.

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©Belga Image

 

Emmenées par celle-ci, une soixantaine de personnes sont montées au deuxième étage peu de temps après, prenant d'assaut le bureau du bourgmestre.

Finalement, Fabrice Cumps s'est adressé au personnel du CPAS un peu plus tard. Non sans dénoncer le mode d'action adopté, il a plaidé pour un retour au calme dans l'attente d'une solution dans ce dossier "difficile". Il a aussi indiqué qu'il était en discussion pour trouver une solution avec le CPAS, les syndicats et le personnel.

Une réforme structurelle en vue

M. Cumps propose un refinancement structurel du CPAS, accompagné d'une réforme structurelle de son fonctionnement interne. "Je peux vous dire que nous avons décidé de dégager un million d'euros supplémentaires pour une réforme interne du CPAS", a-t-il promis. Reste à savoir ce que cela signifie exactement et à quelles conditions la réforme doit répondre.

Le tout nouveau président du CPAS, Guy Wilmart (PS), en place depuis trois semaines, a également tenté de calmer les esprits. "Même si c'est très compliqué, nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour améliorer la situation assez rapidement. Mais pour cela, on a besoin de moyens financiers. Cela nécessite des moyens supplémentaires, et comme l'a dit le bourgmestre, à présent ils sont là. Avec ce million d'euros, on ne va pas acheter des Bics, on va engager des gens", a-t-il insisté.

Une nouvelle concertation avec le front commun syndical aura lieu le 21 janvier.

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