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Transformer des bouteilles de vin en verres tout en découvrant l'univers de l’entrepreneuriat, c’est le défi de 7 élèves de l’Institut de l’Assomption à Watermael-Boitsfort. Dans le cadre du challenge LJE (Les Jeunes Entreprises), ces adolescents ont lancé Vitrum, une mini-entreprise écoresponsable qui a comme objectif de réduire les déchets en recyclant des bouteilles en objets du quotidien.
Des adolescents de l’Institut de l’Assomption à Watermael-Boitsfort (en région bruxelloise) ont créé cette année une mini-entreprise avec un concept: recycler des bouteilles en verres.
Dans le cadre du challenge LJE (Les Jeunes Entreprises), 7 élèves de cinquième secondaire (entre 16 et 17 ans) ont mis sur pied une mini-entreprise appelée Vitrum ("verre" en latin). Leur objectif principal est donc de réduire les déchets en transformant des bouteilles usagées en verres de table écologiques.
Ce défi s’inscrit également dans le cadre de leur cours d’économie. Ils sont ainsi soutenus par leur professeur ainsi que par un coach de l'organisation LJE (qui organise le programme Mini-Entreprise). "On a vu sur les réseaux sociaux des gens faire ça (recycler des bouteilles en verres). Ce n’était pas très connu. On s’est dit pourquoi par partir sur un projet écologique. Cela ne représentait pas beaucoup de dépenses. Nous avons simplement dû acheter une machine", explique Charles, qui s'occupe notamment du département marketing de l’entreprise. "Le concept écologique a été vu comme étant original. Nous avons reçu des retours positifs."
On a tout découvert
Les jeunes entrepreneurs créent ainsi des verres principalement à partir de bouteilles de vin. "C’est notre modèle principal. Mais, on fait parfois des verres avec des bouteilles un peu plus originales. Nous avons jusqu'à présent récolté des bouteilles gratuitement, via le bouche-à-oreille, sur les réseaux sociaux, dans des bars, chez des particuliers", indique Charles.
La fabrication des verres se déroule en plusieurs étapes. "C’est une machine qui fait une entaille tout autour du verre. On chauffe l’entaille. Ensuite, on trempe dans l’eau froide. Puis, on ponce la bouteille à la lame pour qu’elle soit bien présentable (avec des bords sécurisés)", ajoute l'étudiant.

C’est une simulation du fonctionnement d’une entreprise
Les jeunes entrepreneurs ont dépensé une trentaine d'euros pour acquérir leur machine de découpe et ont partagé le processus de fabrication sur les réseaux sociaux. "Nous avons déjà vendu une cinquantaine de verres. On va essayer d’en vendre au moins 150 d’ici la fin de l’année scolaire. Cela permettra de payer la machine, les emballages, les taxes à LJE et nos actionnaires."
Car à travers ce challenge, ces étudiants apprennent comment fonctionne une entreprise. "On a tout découvert. Chaque membre de la mini-entreprise a des responsabilités. C’est une simulation du fonctionnement d’une entreprise. Les profits sont versés auprès des actionnaires qui investissent dans notre entreprise. Ce sont surtout des personnes de notre entourage. S’il y a une plus-value à la fin, ce sera versé aux actionnaires. Le budget de départ était de 150 euros. On en avait besoin pour le packaging et pour payer la machine. Il y a des mini-entreprises qui ont besoin de plus d’argent", précise Charles.

Le programme Mini-Entreprise de la LJE permet ainsi aux élèves de cinquième et sixième secondaire de s'immerger pour la première fois dans le monde entrepreneurial. Les adolescents sont accompagnés de la création jusqu'à la gestion d’une mini-entreprise, et ce durant plusieurs mois. Des jeunes entrepreneurs présentent ensuite le projet durant des assemblées générales, des séminaires ou encore des journées de vente.
L'équipe de Vitrum espère à présent pouvoir participer à la finale du challenge LJE, à l'Aula Magna (Louvain-la-Neuve), où elle pourrait se mesurer à d’autres mini-entreprises. "Nous avons créé ce projet en vue de participer à ce challenge, et un jury va sélectionner les mini-entreprises qui vont s’affronter lors d’une finale. Les gagnants iront à un salon européen en Grèce. On espère arriver jusqu’à ce stade, mais notre envie était surtout de découvrir le monde de l’entreprise."
La Belgique francophone sera donc représentée au Gen-E European Entrepreneurship Festival, qui se tiendra à Athènes du 1er au 3 juillet 2025.
Il y en a pour qui ça sera la flamme
Ce programme "Mini-Entreprise" est avant tout un exercice qui mobilise cette année 3651 jeunes, qui ont plongé dans les réalités entrepreneuriales en concevant un produit ou un service. "On invite les jeunes à développer un projet entrepreneurial et faire comme s’il s’agissait d’une vraie petite entreprise. Ils vont devoir trouver des coopérateurs pour trouver des fonds, pour pouvoir acheter de quoi lancer leurs produits et les mettre en vente. Ces jeunes jouent tous les rôles et tous les postes d’une entreprise. Ils développent ce qu’ils veulent", indique Guirec Barbieux, le responsable communication de l'organisation Les Jeunes Entreprises (LJE).
Une expérience qui permet à des participants de trouver leur vocation. "L’idée de nos activités et de donner l’envie d’entreprendre et d’inculquer cet esprit chez les jeunes", ajoute Guirec Barbieux. "Il y a pas mal de jeunes qui vont se diriger vers différents formats, il y a le statut d’étudiant entrepreneur, il y en a qui se dirigent vers des études d’entrepreunariat. Certains projets se poursuivent, beaucoup aussi arrêtent. Il y en a qui se découvrent d’autres intérêts à travers ce projet. C’est aussi l’objectif de permettre aux jeunes de se réorienter. Il y a chaque année, des jeunes qui poursuivent leur projet ou qui créent totalement autre chose. Monter un projet mini-entreprise peut donner envie d’aller créer autre chose à côté."
Point d'orgue du programme Mini-Entreprise, le LJE Challenge est la grande finale de l'aventure. Prévue cette année le 14 mai à l'Aula Magna de Louvain-la-Neuve, cette compétition mettra en avant entre 15 et 20 équipes, qui auront créé les "meilleurs projets" parmi les 507 mini-entreprises lancées cette saison. Les finalistes, sélectionnés sur base d'un dossier déposé en avril, présenteront alors leurs réalisations devant un jury composé de professionnels.
Au terme de cette journée, une équipe sera ainsi désignée pour représenter la Belgique francophone au concours européen. Cette année, c'est donc à Athènes que les lauréats iront présenter leur projet au niveau continental. L'an dernier, c'est en Sicile, à Catane, que les jeunes entrepreneurs ont pu défendre les couleurs belges.
"Il y en a pour qui ça sera la flamme, et ils ont auront envie de se lancer dans l’entrepreunariat et de continuer leur projet. D’autres veulent vivre une expérience qui les sort du quotidien et du cadre scolaire. L’idée de nos activités et de donner l’envie d’entreprendre et d’inculquer cet esprit chez les jeunes. Entreprendre et voyager, ce sont déjà des compétences à mettre en marche pour pouvoir réaliser son rêve. Participer au concours européen est une expérience qui plonge les jeunes dans une autre dimension. Cela leur permet de se surpasser, et de rencontrer d’autres élèves, étudiants, plongés dans la même aventure qu’eux", conclut Guirec Barbieux.



















