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Bien que la loi l'obligeant soit entrée en vigueur il y a 50 ans, la ceinture de sécurité n'est toujours pas adoptée par tous les conducteurs. Lors d'un accident impliquant un seul véhicule, plus d'un conducteur tué sur quatre n'était pas attaché au moment de l'impact.
Le 1er juin 1975, la ceinture devenait obligatoire à l'avant des véhicules. Entré peu à peu dans les mœurs, le système de protection n'est cependant pas encore automatique pour tout le monde. Lors d'un accident impliquant un seul véhicule, plus d'un conducteur tué sur quatre n'était pas attaché au moment de l'impact, ressort-il vendredi d'une enquête de Vias.
Pourtant, attacher sa ceinture fait une différence non-négligeable en cas d'accident. "Les gens qui ne bouclent pas leur ceinture, on voit tout de suite la différence", déclare Jonathan Petit, chef des urgences du Grand hôpital de Charleroi. "Il y a bien sûr le risque d'éjection et de projection dans le véhicule (aller se cogner contre le pare-brise ou le volant) simplement parce qu'on n'est pas maintenu à sa place. Ça change absolument tout en terme de lésions."
L'institut de sécurité routière a passé en revue l'ensemble des accidents mortels impliquant un seul usager motorisé au cours de la dernière décennie. Plus d'un quart (27%), et même un tiers (33%) sur autoroute, ne portait pas sa ceinture de sécurité quand l'accident s'est produit. Les conducteurs de camionnette (près de quatre sur dix) semblent davantage faire fi de ce moyen de sécurité.
Derrière ces pourcentages se cachent des chiffres concrets : au moins 230 personnes ont ainsi perdu la vie ces 10 dernières années. À celles-ci, s'ajoutent les individus décédés dans un accident impliquant un autre véhicule.
À force de campagnes de sensibilisation, boucler sa ceinture est devenu un automatisme pour 95% des usagers de la route installés à l'avant du véhicule (93% en Wallonie, 95% en Flandre, 98% à Bruxelles). À l'arrière du véhicule, le geste s'impose chez 79% des passagers. Pour ces derniers, l'obligation du port de la ceinture est entrée en vigueur en 1991.
"Ce chiffre de 79% m'inquiète réellement", alerte Jonathan Petit. "J'ai des cas très concrets où l'enfant est juste sorti du rehausseur, son petit frère l'a pris. Après un accident, celui qui n'était pas dans le rehausseur était extrêmement blessé et celui qui était dedans n'avait rien du tout. Pour le même impact, on a des lésions qui sont complètement différentes et un risque vital qui est complètement différent."
La ceinture à trois points d'ancrage utilisée de nos jours a été inventée en 1958 par un ingénieur suédois de Volvo. Auparavant, les voitures étaient équipées d'une simple boucle autour du ventre. Or, lors d'un impact à 50 km/h, un adulte de 80 kg se transforme en masse de plus d'une tonne, qui risque aussi d'écraser d'autres passagers.


















