Violences liées au milieu de la drogue à Bruxelles: deux nouvelles fusillades, une personne tuée

Selon le bourgmestre de Saint-Gilles, Jean Spinette, une nouvelle fusillade a effectivement éclaté vers 6h du matin. Et une personne a été tuée par balle, a révélé le bourgmestre. 

Cet évènement est sans doute lié aux fusillades des derniers jours dans le quartier de la Porte de Hal, et à un conflit entre dealers de drogue. Il pourrait s'agir d'une exécution d'un dealer qui était en place.    

"Hier, il y a eu une fusillade pour dissuader des utilisateurs du point de vente de deal et manifestement cette nuit les dealers s’étaient réinstallés sur le même point de deal. La guerre d’occupation du terrain continue et cette guerre d’influence se traduit aujourd’hui par une fusillade et quelqu’un qui est resté sur le carreau", indique Jean Spinette.

D'après le bourgmestre, la police judiciaire fédérale est sur place. "Il y a des caméras qui pourront peut-être identifier le ou les auteurs qui sont en fuite. On est face à des bandes organisées avec des financements conséquents", souligne le bourgmestre.    

Un échange de tirs quelques heures avant la fusillade

Par ailleurs, un événement a précédé cette fusillade. Un échange de tirs a eu lieu dans la nuit de mardi à mercredi vers 1h30 boulevard du Midi. Il n'y a pas eu de blessé. 

"Cette nuit, nous avons reçu un appel vers 1h30 concernant des coups de feu sur le boulevard du Midi à Bruxelles", a indiqué la zone de police Bruxelles-Capitale/Ixelles. "Nous nous sommes immédiatement rendus sur place et avons établi un périmètre de sécurité. Il n'y a pas de blessé. Une enquête est en cours".   

Le parquet de Bruxelles confirme

En fin de matinée, le parquet de Bruxelles a confirmé que deux fusillades se sont produites durant la nuit de mardi à mercredi dans le quartier de la Porte de Hal et de la gare Bruxelles-Midi. 

"La police de la zone Bruxelles-Capitale/Ixelles a été requise boulevard du Midi à Bruxelles, mercredi vers 01h30, pour des coups de feu tirés sur un commerce de nuit", a expliqué le parquet. "Selon les premières constatations, les coups de feu ont été tirés d'une voiture qui circulait devant ce commerce, et à bord de laquelle se trouvaient plusieurs personnes". Cette fusillade n'a donc fait aucun blessé.

Une personne qui se trouvait dans le magasin a été arrêtée

Par ailleurs, la police a retrouvé plusieurs douilles sur place, d'après le parquet. "Une personne qui se trouvait dans le magasin a été arrêtée par les services de police. Elle sera auditionnée. L'enquête sur son implication dans les faits est en cours", a-t-il ajouté.  

Plus tard dans la nuit de mardi à mercredi, vers 05h50, c'est la zone de police Bruxelles-Midi qui a cette fois été appelée, également pour une fusillade. Elle s'est passée non loin du lieu de la première, mais sur le territoire de la commune de Saint-Gilles, square Jacques Franck. "Un homme a été abattu sur place. Il est décédé", a déclaré le parquet. Cette instance judiciaire "a été avisée et a immédiatement requis un juge d'instruction, un médecin légiste et un expert balistique. Ce mercredi matin, ceux-ci sont descendus sur les lieux avec le laboratoire de la police judiciaire fédérale", a-t-il poursuivi.

En trois jours, quatre fusillades au total ont donc secoué le même quartier de la capitale. La première avait eu lieu dimanche rue Lacaille dans les Marolles, la deuxième mardi peu avant 14h00 au niveau du square Jacques Franck et les deux dernières ce mercredi boulevard du Midi et dans le quartier de la Porte de Hal. Ces différents incidents sont sans doute tous liés à un conflit entre dealers de drogue.

Un climat d'insécurité

Selon les riverains, cela fait depuis l'été que la situation se dégrade. "C'est vrai qu'on voit de plus en plus les dealers", explique une habitante du quartier. "Il y a huit mois, ce n'était pas comme ça", ajoute un autre riverain. 

Cette fusillade mortelle fait craindre de potentielles représailles. L'une des principales inquiétudes des habitants, c'est d'être victimes d'une balle perdue.

"Il y a beaucoup de tension ici. Il y a tout le temps des bagarres. Parfois, j'ai même peur de sortir avec mes enfants (...). Et dès qu'il est 6h00, je ne veux plus sortir de la maison parce que j'ai peur", confie une jeune maman.