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Après une première alerte dans la nuit de vendredi à samedi, de nouveaux drones ont été repérés samedi soir vers 18h30, au-dessus ou à proximité immédiate du site militaire. Un hélicoptère de la police a été mobilisé pour tenter de localiser les engins, sans succès. Les drones auraient pris la direction des Pays-Bas avant de disparaître.
Samedi, « il ne s’agissait pas d’un simple survol, mais d’une mission claire visant Kleine-Brogel », a affirmé Theo Francken sur le réseau social X, mentionnant trois signalements de drones, « de type plus grand » et volant « à plus haute altitude ». Le ministre de la Défense soupçonne que l’incident de la nuit dernière soit un acte d’espionnage. « Leur mode de fonctionnement précis, ce qu’ils survolent, ce qu’ils étudient et la durée de ces vols : il ne s’agit pas d’accidents », a déclaré le ministre.
Dès la première observation, survenue dans la nuit de vendredi à samedi, la police locale avait ouvert une enquête. C’est un employé de la caserne qui a signalé le premier drone, selon le bourgmestre de Peer, Steven Matheï.
Une base stratégique contenant des armes nucléaires
« Le procès-verbal a été transmis à la Défense ainsi qu’au service de renseignement militaire », a-t-il précisé. Les intentions des pilotes restent à ce jour inconnues : espionnage, provocation, ou tentative de semer la panique ? Face à la répétition des incidents, le bourgmestre appelle à une réaction rapide : « Au cours des prochains jours et des prochaines semaines, notre commune demandera à la Défense de se réunir avec la police afin de finaliser les accords relatifs au renforcement de la vigilance. Nous demandons que la sécurité sur et autour de la base aérienne soit maintenue au niveau le plus élevé possible. »
La base de Kleine-Brogel est un site hautement stratégique, des armes nucléaires y sont stockées et elle accueillera bientôt les nouveaux chasseurs F-35 de l’armée belge.
« Tout pour les abattre »
Le ministre de la Défense, Theo Francken, a réagi via le réseau X. Il affirme avoir pris contact avec le bourgmestre de Peer et annonce une analyse de la menace : « Le ministère de la Défense analysera cette semaine la menace, en collaboration avec la police locale et les services de renseignements. L’objectif est d’identifier et d’arrêter les pilotes. Le survol des zones militaires par des drones est strictement interdit. Le ministère de la Défense doit tout mettre en œuvre pour abattre ces drones. »
« Le brouilleur de drone a été activé, mais il s’est avéré inefficace. Nous renforçons encore notre vigilance dans le but d’appréhender les pilotes », a-t-il assuré.
Ce nouvel incident intervient trois jours après que la base de Marche-en-Famenne, dans la province de Luxembourg, a elle aussi été survolée par plusieurs drones. D’autres bases et un aéroport ont aussi été visés.

L’enquête se poursuit, mais pour l’heure, aucun drone n’a été intercepté et aucun pilote identifié. « Nous avons tenté de suivre le drone, on a pu le suivre jusqu’à Pelt. Après, on a perdu la trace, et il a disparu en direction des Pays-Bas », détaille Stephan Volckaers, officier de permanence de la zone de police de Kempenland.
Mur antidrones
D’ici à 2027, l’Union européenne veut mettre en place un « mur » antidrones, après une série d’incursions dans le ciel européen.
En septembre, la réponse de l’Otan à l’entrée d’une vingtaine de drones russes dans l’espace aérien de la Pologne avait mis en évidence les lacunes dans l’arsenal européen. Pour abattre trois de ces drones, l’Otan avait dû recourir à de coûteux missiles.
Afin de mettre en œuvre ce nouveau système de défense contre les drones, plus adapté et plus économique, l’UE entend s’appuyer sur l’expérience acquise par l’Ukraine depuis son invasion par l’armée russe en février 2022.
Ce pays, qui dispose désormais d’une industrie de fabrication de drones et surtout d’intercepteurs de drones unique en Europe, a promis son aide.

















