« C’est un scandale, ça ne doit pas arriver » : la croix qui orne la tombe du papa de Bernadette a été volée… comme 134 autres dans le même cimetière

À Frasnes-lez-Gosselies, dans l’entité des Bons Villers, l’émotion est vive. Dans la nuit de dimanche à lundi, 135 croix en laiton ont été dérobées dans le cimetière du village. Le vol a été découvert par les agents communaux au petit matin, avant qu’un appel à témoins ne soit lancé sur les réseaux sociaux.

Ce mardi matin, plusieurs habitants se sont rendus sur place pour vérifier l’état des tombes de leurs proches. Bernadette, alertée via les réseaux sociaux, a constaté que deux sépultures de sa famille ont été vandalisées, dont celle de son père, ancien déporté de guerre. « C’est honteux, c’est un scandale, ça ne doit pas arriver », s’indigne-t-elle. « Mais comme je peux voir, il y en a quelques-unes. J’ai vu qu’il y en avait 135. Et maintenant voilà, il n’y a plus qu’à reprendre la dimension et remettre une croix. » Seule la troisième tombe familiale a échappé au vol.

« Des professionnels »

La méthode utilisée semble particulièrement organisée. Pour Mathieu Perin, bourgmestre des Bons Villers, il ne fait aucun doute que les auteurs sont des professionnels : « C’est du travail de pro parce qu’on voit qu’ils ont retiré de manière méthodique chaque croix. Et donc ce sont des gens qui sont des professionnels, qui à mon avis font ça pour revendre le laiton et le métal. Pourtant, ça ne vaut pas grand-chose, c’est 5-6 euros du kilo et donc on ne voit pas très bien pourquoi ils font ça. Et notre crainte, c’est que ça se passe dans d’autres cimetières. »

Dans les villages, la protection des lieux de mémoire reste un défi. Fermer complètement l’accès aux cimetières est difficile, d’autant plus lorsqu’ils sont situés en pleine campagne.

Pascal Dupon, ouvrier communal, témoigne : « Ici on ne ferme pas et on met un cadenas sur une partie du cimetière pour qu’on ne puisse pas entrer en voiture. C’est pour ça qu’ils ne prennent que les croix je pense. S’ils pouvaient entrer en voiture, ils prendraient peut-être plus de choses. Je ne vois pas ce qu’on peut faire de plus, peut-être mettre des caméras. »

L’installation de caméras de surveillance est à l’étude pour prévenir de futurs actes de vandalisme. De son côté, la police locale a ouvert un dossier et a dressé un procès-verbal global pour toutes les familles touchées.