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"Le noir est venu un peu manger le rouge": voici pourquoi le Diable ressemblait étrangement au Sauvage à la Ducasse d'Ath

La Ducasse d'Ath est au cœur d'une tempête. Les spectateurs présents s'attendaient à voir un Diable, qui devait, au fur et à mesure, succéder au Sauvage, dont le grimage en noir suscitait une vive polémique ces dernières années. Mais sur le cortège, c'est finalement un Sauvage qui s'est présenté, avec même un anneau nasal, ce qui n'a pas manqué de faire parler.

La décision de se diriger vers un diable fantastique plutôt qu'un sauvage était issue d'une commission citoyenne chargée de faire évoluer cette figure controversée. Elle se composait de 10 représentants du folklore, de 10 membres de la société civile et de 40 citoyens. Cette année, des nuances rouges devaient apparaître autour des yeux pour faire office de transition. Mais visiblement, c’est un problème de maquillage qui aurait perturbé la cérémonie. "Le noir est venu un peu manger le rouge, également la transpiration qui est venue mélanger le noir dedans ainsi que le manque de luminosité qui avait sur les lieux n’a pas mis le rouge en valeur assez", assure Maisson Baudelet, qui incarnait ce fameux personnage.  

"Mettons cela sur le coup de la fatigue et de l'alcool"

Un problème technique et une maladresse pour justifier aussi le retour de l’anneau autour du nez, un accessoire qui renvoie à l'époque esclavagiste. Hier soir, la foule pense directement qu’un acte de résistance est posé. Le bourgmestre cherche alors à comprendre. "Mettons cela sur le coup de la fatigue et de l'alcool, je ne sais pas dans quel état il était. Mais c'est la commission citoyenne qui aura le dernier mot. Il n'était pas prévu de faire de la provocation", avait alors déclaré Bruno Lefebvre, bourgmestre de Ath, visiblement surpris. Dans les rues, pourtant, la décision semble avoir convaincu certains riverains, interrogés par nos journalistes. "Je m'attendais à ce qu'il ne change pas, à ce qu'il revienne en arrière", "C'est ce qu'il fallait faire", nous lancent ces habitants.

Mais ce lundi, l'explication est tombée. Depuis une réunion de crise organisée ce matin, les suspicions d’alcoolémie et de fatigues sont éclipsées. L’incident est qualifié de technique et la transformation du Sauvage est décalée. Ce statu quo n'est "pas une provocation", mais bien "une méprise", a assuré l'association en charge de ce personnage, lors d'une conférence de presse improvisée. 

Entre-temps, des milliers de messages d’Athois apparaissent pour soutenir le geste et le maintien de ce Sauvage. Pourtant, il y a peu de temps, une commission citoyenne composée d’une soixantaine d’habitants avait souhaité le changement. Alors, la position doit-elle être remise en cause ?  Le bourgmestre n’y tient pas. "Si l’effort qui doit être fait permet de passer à autre chose et qu’on arrête de nous traiter de négrophobe, de raciste, de faire la Une de certains sites, etc. faisons-le. C’est vraiment essentiel. Et je pense que quand on l’aura fait, plus personne ne sera contre ce qu’on a fait", espère Bruno Lefebvre. 

De nouvelles modifications seront apportées au personnage d’ici un an avec l’objectif de réunir tous les Athois. 

 

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Commentaires

2 commentaires

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  • Otez ces traditions que nous ne saurions voir...

    nico savi
     Répondre
  • Le Monde tombe en ruines et on e... les gens avec des conneries.

    Mick Mick
     Répondre