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Les 70 ouvriers de la SA Votquenne ont appris par mail qu'ils vont perdre leur travail: "Tout d'un coup, sans information, on est au chômage"

Les 70 employés de l'entreprise Votquenne à Trazegnies ont été informés par mail qu'ils allaient perdre leur travail. La société a déposé le bilan jeudi, les travailleurs ont reçu un mail court, sans explications et sans aucune procédure de licenciement.

"Bonjour Messieurs, nous devons malheureusement vous informer que nous avons déposé ce jour le bilan pour la société Votquenne. Nous attendons des nouvelles du tribunal du commerce. Dès que possible et lorsque nous aurons des informations complémentaires, nous ne manquerons pas de vous les communiquer", ont pu lire les employés de l'entreprise dans un mail envoyé jeudi soir.

La SA Votquenne, est spécialiste des travaux de sous-sol (fondations, galeries, tranchées étançonnées, chevalements,...). Son siège social est basé à Trazegnies (Hainaut).

Cette annonce est inattendue. Les syndicats réclament le respect des droits des travailleurs et du droit d'être correctement informés. "Que l'entreprise soit en difficulté, c'est une chose. Mais, qu'elle ait complètement occulté la possibilité de consulter les travailleurs, de leur donner les explications et motivations du dossier et les éléments qui les poussent à cette situation irrévocable et inéluctable, c'est quelque chose qui n'est pas acceptable pour des syndicalistes et des travailleurs", réagit Fabrizio Carpino, secrétaire régional CSC Bâtiment.

Les travailleurs se sont réunis ce matin devant le tribunal de l'entreprise de Charleroi, où la direction est venue déposer le bilan. "On a essayé de demander au juge de, quand même se poser un certain nombre de questions et d'éventuellement désigner un administrateur provisoire pour y voir clair", commente Carlo Brisoloni, secrétaire régional FGTB Charleroi. "Aujourd'hui, nous, on avait aussi des arguments qui nous permettent de dire, en dehors de la concertation qui n'a pas été respectée, qu'il y avait encore des éléments qui nous auraient permis d'avoir une entreprise encore viable", termine le syndicaliste.

L'incompréhension pour les employés

Une septantaine de travailleurs est concernée. Aden est ouvrier dans cette entreprise depuis une dizaine d'année. Pour lui, comme pour ses collègues, c'est l'incompréhension : "Tout d'un coup, sans information, on est au chômage. Évidemment, ça va être dur pour nous et tous les ouvriers qui payaient leurs crédits. On est des ouvriers, on est très très mal", regrette-t-il.

Ce lundi matin, la faillite n'a pas été prononcée. Une rencontre entre syndicats et direction est programmée ce vendredi.

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