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À Gesves, des mouflons sèment la zizanie. Ils sont plusieurs dizaines à l'état sauvage et commettent des dégâts dans les prairies et les champs. Chasseurs et protecteurs des animaux s'opposent sur place.
C'est un petit village, habituellement sans histoire, au cœur d'une véritable guerre de voisinage. Les responsables, ce sont les mouflons. Ils sont arrivés ici quelques mois plus tôt, par le plus grand des hasards.
"Tout ce qu'il nous faut, c'est du temps. Donc laissez-les tranquilles", lance une habitante qui aimerait les protéger. Claudine et Muriel se battent depuis des mois pour préserver les survivants. Car la semaine dernière, une dizaine de bêtes ont été abattues par des chasseurs. L'espèce est considérée comme gibier, et peut donc être chassée.
"Ça s'est passé le lundi 9 décembre, je crois. Ils ont lâché leurs chiens qui ont traversé les prairies. Ils ont coursé les mouflons, qui se sont répartis dans toutes les rues", lance l'une d'elles.
Le problème est que les mouflons abîment les clôtures des agriculteurs et déféqueraient dans leur foin. "Les cacas des mouflons, c'est des crottes de lapin. Il y a du gibier qui passe, il y a des biches, il y a tout", explique la seconde.
"Pas la solution"
Le collectif demande aujourd'hui aux autorités de les placer dans un zoo. Une très mauvaise idée pour ce garde forestier. "C'est pas la solution, parce que, qu'est-ce qu'on fait avec les autres animaux qui vont être dans le cas bientôt ? Les animaux sauvages sont programmés pour se reproduire. Et à partir du moment où on a les mouflons qui sont là, le problème, c'est qu'ils vont être de plus en plus nombreux", explique Thierry Petit.
Le département de la nature et des forêts dit ne pas avoir d'autre solution que de les abattre. La période de chasse de cette espèce non protégée est prévue jusqu'au 31 décembre.