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Environ 300 personnes ont manifesté mardi à Namur pour réclamer « justice et vérité » pour Adama Conde, dit « Adamo », abattu dimanche par la police à proximité de la gare de la capitale wallonne.
Le rassemblement était organisé par le Haut Conseil des Africains de la province de Namur, soutenu dans sa démarche par le Collectif antifasciste namurois et de nombreux citoyens venus de leur propre initiative.
La manifestation a débuté à 18h00 devant l’hôtel de Ville, alors que se tenait une séance du conseil communal. Les quelque 300 personnes présentes ont fait part de leur colère quant à la manière dont est intervenue la police dimanche, estimant que les agents n’auraient pas dû ouvrir le feu pour maîtriser Adama Conde.
Initialement, l’action devait se dérouler uniquement devant l’institution communale. Finalement, un cortège a parcouru les rues du centre-ville. Certains ont souhaité se rendre devant le commissariat de police de la place du Théâtre, mais les organisateurs et des policiers en civil ont réussi à les en dissuader. Une dizaine de manifestants ont toutefois porté des coups sur un combi de police garé sur la place de la Station, avant d’insulter les policiers venus reprendre possession de leur véhicule.
L’homme a été tué dimanche soir
Adama Condé, né en 1991 et souffrant de troubles mentaux, a perdu la vie dimanche soir, touché par trois balles tirées par la police. Celle-ci a été appelée vers 22h00 pour une bagarre au couteau à la jonction entre la rue de la Pépinière et le boulevard du Nord.
Les agents ont voulu interpeller l’individu, mais ce dernier s’est rebellé et leur a notamment porté des coups à la tête avec un objet qui s’est avéré être son téléphone.
Du gaz lacrymogène a été utilisé pour tenter de maîtriser le trentenaire, sans succès. Des policiers appelés en renfort ont finalement ouvert le feu dans sa direction. L’intervention s’est terminée dans le tunnel du boulevard de Merckem, longeant la gare.
Des vidéos des faits ont été diffusées par plusieurs médias. On y voit les policiers tirer plusieurs coups de feu, puis le suspect marcher en titubant et s’effondrer au sol. Il a ensuite été menotté, avant de décéder.
« On voit sur les images qu’il n’est pas armé »
Pour la plupart des personnes qui ont manifesté mardi à Namur, la réaction des agents a été disproportionnée et la mort d’Adama aurait pu être évitée. Certains n’ont pas hésité non plus à qualifier les policiers qui sont intervenus d’assassins, estimant qu’il s’agit d’un crime raciste.
« On voit sur les images qu’Adama lève les bras, les mains ouvertes, pour montrer qu’il n’est pas armé », a pointé Mélanie, une manifestante. « Les policiers auraient pu utiliser leurs tasers ou leurs matraques télescopiques pour le maîtriser. »
L’enquête menée par la police judiciaire fédérale et le comité P est en cours. Elle devra notamment déterminer si les tirs des policiers étaient conformes à la loi.

















