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Une manifestation s’est déroulée ce samedi 20 décembre à Namur pour protester contre le meurtre d’Adama Conde, surnommé Adamo. Cet homme d’une trentaine d’années est décédé dans des circonstances troubles, provoquant l’indignation à Namur. Depuis, des manifestations ont lieu pour exiger justice et transparence de la part du parquet dans cette affaire.
L’action était notamment organisée par le Conseil des Guinéens de Belgique et le Haut conseil des Africains de la province de Namur. Elle a débuté vers 13h00 au rond-point du Nord et devait initialement être statique, mais les manifestants se sont ensuite dirigés vers le tunnel du boulevard de Merckem, où Adama Conde a perdu la vie.
Les organisateurs et des proches de la victime ont alors pris la parole, dénonçant notamment les tirs des policiers et réclamant que justice soit faite. Les quelque 200 personnes présentes ont aussi observé trois minutes de silence, en référence aux trois balles qui ont touché le ressortissant guinéen.
Jets de pétards après les commémorations
La manifestation s’est globalement déroulée dans le calme et le respect. C’est après, vers 15h00, que la situation s’est détériorée, a indiqué la police. Plusieurs dizaines de personnes qui n’étaient pas présentes à la commémoration se sont rendues dans le centre-ville, puis ont lancé des pétards et tiré des feux d’artifice en direction du commissariat de police de la place du Théâtre. Les policiers déployés ont aussi été visés par des jets de bouteilles et de pierres.
La police a repoussé les fauteurs de troubles à l’aide notamment d’une autopompe. Le calme est finalement revenu dans le centre-ville vers 16h00, une fois les individus dispersés. Il n’y a pas eu de blessé, mais plusieurs personnes ont été interpellées. La police reste désormais mobilisée pour éviter tout nouveau débordement.
Rappel des faits
Adama Condé, né en 1991 et souffrant de troubles mentaux, a perdu la vie dimanche dernier, touché par trois balles tirées par la police. Celle-ci a été appelée vers 22h00 pour une bagarre au couteau à la jonction entre la rue de la Pépinière et le boulevard du Nord. Les agents ont voulu interpeller le ressortissant guinéen, mais ce dernier s’est rebellé et leur a notamment porté des coups à la tête avec un objet qui s’est avéré être son téléphone. Du gaz lacrymogène a été utilisé pour tenter de maîtriser le trentenaire, sans succès. Des policiers appelés en renfort ont finalement ouvert le feu dans sa direction.
L’enquête menée par la police judiciaire fédérale et le comité P est en cours. Elle devra notamment déterminer si les tirs des policiers étaient conformes à la loi.
