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Des pertes allant jusqu’à 80 % : les agriculteurs vont pouvoir éliminer bien plus rapidement ces oiseaux destructeurs

Par RTL info avec Julien Crete et Gaetan Zanchetta
Les corbeaux, toujours plus nombreux, causent des dégâts considérables aux cultures. Une régulation s’impose pour protéger les semis et la biodiversité.

Les agriculteurs font face à un défi de taille dans leurs champs : les corbeaux, dont les populations ont augmenté de 25 % en 20 ans selon Natagora, mettent à mal les récoltes. Ces oiseaux, attirés par les semis, s’attaquent notamment aux jeunes pousses de maïs, provoquant des pertes considérables allant jusqu’à 80 % sur certaines parcelles fortement touchées.

Sur un champ près de Nivelles, Kevin, un agriculteur, observe impuissant les ravages causés par ces oiseaux qui dévastent ses semis en un rien de temps. « Ils repèrent la ligne et avec leur bec, ils viennent tirer sur la plantule et ils suivent pour aller chercher le grain », explique-t-il. Les corvidés arrivent parfois en groupes de 50 à 100 individus, ravageant des parcelles entières.

Une intervention plus rapide est nécessaire

Face à ces ravages, la réglementation évolue pour permettre aux agriculteurs de mieux protéger leurs cultures. Jusqu’à présent, des dérogations étaient nécessaires pour abattre ces espèces protégées, mais les délais de six semaines étaient jugés trop longs. Pour Olivier Mariscal, un autre agrculteur, « au moment où on constate les dégâts, il faut intervenir rapidement, parce qu’en quelques jours, une belle bande de corvidés peut nettoyer une terre. »

Pour lutter plus efficacement contre cette prolifération, la Région wallonne a décidé d’agir. Un nouveau projet prévoit de réduire les délais de dérogation de chasse à seulement quelques jours. Cela permettra une intervention plus rapide pour limiter les dégâts. La mesure vise également à pérenniser l’abattage dans certaines zones, dans l’objectif d’assurer un meilleur équilibre au niveau de la biodiversité.

Cette régulation est également soutenue par des arguments écologiques. Selon des spécialistes, une concentration trop importante de corbeaux ou corneilles nuit aux autres espèces d’oiseaux, comme le souligne Anne-Catherine Dalcq, la ministre wallonne de l’Agriculture et de la Ruralité : « Aujourd’hui, le fait d’avoir trop de corvidés, c’est mauvais pour les autres oiseaux. pouvoir réguler cette espèce va pouvoir de mieux prendre soin des oiseaux et de notre biodiversité dans l’ensemble ».

En parallèle, plusieurs outils sont déjà utilisés pour effaroucher les corbeaux. Les canons sonores, bien qu’efficaces, suscitent des plaintes dans les zones habitées en raison du bruit. Quant aux enrobages répulsifs de graines, autrefois utilisés, ils sont désormais interdits. L’abattage reste donc une des solutions principales pour réguler ces populations.

En 2022, grâce aux dérogations accordées, environ 20.000 corvidés, principalement des corneilles et des corbeaux, ont été abattus. Avec les nouvelles mesures envisagées, ce chiffre pourrait augmenter, offrant un répit bien nécessaire aux agriculteurs face à cette menace grandissante.

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