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« À la STIB (l’opérateur principal de transport public à Bruxelles), les collègues, c’est la famille », raconte fièrement Roger. Cette famille a perdu un de ses membres en la personne de Fabian, un chauffeur de bus. Notre interlocuteur raconte : « Il est venu travailler un jour mais il n’était pas en état de conduire un bus, on lui a donc dit de rentrer chez lui. Après quelque temps, nous nous sommes inquiétés de ne plus avoir de nouvelles. Un collègue s’est présenté à son domicile et il était décédé. »
Fabian n’avait pas 50 ans. Roger ignore ce qui l’a emporté, il sait juste qu’il s’agit d’une « mort naturelle ».
Pas de famille
Le défunt, que Roger décrit comme quelqu’un de « super gentil » et que ses collègues surnommaient Mr Bean pour sa ressemblance physique au personnage, « n’avait plus de famille ». Roger constate avec regret : « Il avait des amis, mais au niveau de la vie privée, il était seul. » Personne n’était donc disponible pour s’occuper des funérailles.
C’est là que les collègues du dépôt Delta de la STIB, et plus particulièrement Patricia, entrent en jeu : « Les pompes funèbres demandaient un minimum de 3.500€ pour un enterrement simple et 4.500€ pour une incinération. Patricia, une collègue a alors lancé l’idée de faire une collecte de fonds pour lui payer un enterrement digne de sa personne, pour qu’il ne parte pas comme un moins que rien », explique encore Roger.
« On a tenté l’aventure sans y croire et finalement c’est allé au-delà de nos espérances », avance le fier collègue. Plusieurs dépôts ont participé, tous ceux qui connaissaient le Mr Bean de Bruxelles. Chaque personne a mis 25€ et finalement, ils sont parvenus a récolté 7.000€. Grâce à cette somme, les amis de Fabian lui rendront hommage à trois reprises. Une première fois ce lundi pour la cérémonie, un autre jour pour l’incinération et enfin lors de la dispersion, « à Charleroi, près de ses parents, comme il l’a toujours voulu ».
Enterrement d’indigent
En Belgique, si une personne n’a ni argent ni famille pour payer les obsèques, elles sont prises en charge par la commune. On parle alors d’un enterrement d’indigent, des funérailles minimalistes, sans extra, qui permettent d’assurer une sépulture digne.
Cette option n’aura donc pas été nécessaire pour Fabian, qui a pu compter sur la main tendue de ses collègues.
