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"Ce sera un danger permanent": Junior Pashi, le "monstre de Bruxelles" qui a tué sa fille de 18 mois, pourrait sortir de prison

On l’a surnommé "le monstre de Bruxelles". Junior Pashi Kabunda pourrait être libéré sous condition. L’homme de 31 ans doit comparaitre devant le tribunal d’application des peines ce lundi 12 décembre. Il a été condamné à la perpétuité pour l’assassinat de sa propre fille de 18 mois, le meurtre et le viol de l’arrière-grand-mère de celle-ci et tentative de meurtre de son ex-compagne. Junior pourrait donc sortir après 13 ans de prison. Ce que dénonce la famille de ses victimes qui nous a contactés. Les proches redoutent une libération conditionnelle et se posent des questions sur le fonctionnement de la justice. Pourquoi ne pas appliquer les peines jusqu’au bout ?

C’est un scénario inimaginable pour eux. Les proches des victimes de Junior Pashi Kabunda sont terrorisés. "Un tueur en série qui a tué sa fille et la grand-mère de son ex-compagne peut sortir de prison. Plusieurs permissions de sortie ont déjà été octroyées à ce dangereux assassin. Maintenant une demande de libération", dénonce un membre de la famille via le bouton orange Alertez-nous.


Marcelle et Anaïs  

En décembre 2010, celui que l’on surnomme "le monstre de Bruxelles" se retrouve devant la cour d’assises. Junior Pashi est reconnu coupable de l’assassinat de sa propre fille, Anaïs, 18 mois, du meurtre et du viol de Marcelle, la grand-mère de sa compagne Céline, et de tentative d’assassinat de sa compagne Céline. L’homme est condamné à la prison à perpétuité en plus d’une mise à disposition du gouvernement.

C’est très dur. Je me revois au procès

Aujourd’hui, le père de Céline a l’impression d’être revenu 13 ans en arrière. Les souvenirs remontent. Le sentiment de revivre l’horreur une deuxième fois l’envahit. "C’est très dur. Je me revois au procès. Il y a tout qui revient. Mais c’est surtout l’appréhension qu’il y ait une possibilité qu’il puisse sortir", confie David Mamadou Hendrickx.


Junior Pashi Kabunda lors de son procès

Pour cet homme meurtri, une libération éventuelle est particulièrement insupportable. "Moi j’aimerais bien que l’on arrête d’utiliser le mot perpétuité parce que si c’est perpétuité, c’est ad vitam. Si on me dit 30 ans, c’est 30 ans. Qu’on ne dise pas perpétuité. Perpétuité, c’est jusqu’à ce qu’il meure en prison", estime le fils de Marcelle et grand-père d’Anaïs.

La plus grande crainte, c’est qu’il y ait éventuellement une nouvelle victime 

Il dénonce un manque de soutien des victimes et a lancé une pétition afin de sensibiliser les autorités. "La plus grande crainte, c’est qu’il soit libéré et qu’il y ait éventuellement une nouvelle victime de plus. Qui assumera ça", demande David.

Après avoir perdu sa mère et sa petite-fille, il angoisse à l’idée de savoir l’auteur hors d’une prison. "C’est un danger. Ce sera un danger permanent. Le fait de le savoir dehors… on fermera la porte à double tour. Et on surveillera nos arrières. Mais il y aura toujours une appréhension", confie-t-il.

Son avocat tient à rassurer 

Junior Pashi a déjà pu profiter de congés pénitentiaires. Le tribunal d’application des peines pourrait dès lors décider de le libérer sous condition. Son avocat comprend les inquiétudes des victimes, mais il tient à être rassurant. Selon lui, la peine de son client ne s’achèvera sans doute jamais. 

"Ce n’est pas du tout ou rien. Ce n’est pas du libre ou détenu. C’est une exécution d’une peine à perpétuité avec une mise à disposition du tribunal, ce qui signifie de toute façon un contrôle sur la quasi-totalité de sa vie", assure Me Nicolas Cohen. "La peine est à l’heure actuelle totale et donc il est question de discuter d’autres modalités que la seule détention entre quatre murs", ajoute l’avocat de Junior.

"On ne peut pas faire l’économie d’une libération conditionnelle"

L’objectif d’une libération conditionnelle est de permettre à un détenu de vivre sa sanction ailleurs que derrière des barreaux. Pour Me Denis Bosquet, un avocat pénaliste, il s’agit d’une étape indispensable pour éviter les récidives. "Les gens vont devoir répondre à un certain nombre de conditions. Ils vont être suivis par un assistant de justice. On ne peut pas faire l’économie d’une libération conditionnelle parce que c’est laisser les gens aller à fond de peine. 15,20,30 ans. Et puis, on sort et on n’a aucun suivi. C’est une garantie à la récidive", estime cet avocat.

Une libération est toujours assortie d’une quantité de conditions qui ont notamment pour objectif de protéger les victimes.

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