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"Projets dévastateurs" pour certains, "La population mélange tout" pour d'autres: que se passe-t-il à Érezée ?

Lorsque les habitants d'Érezée, en province de Luxembourg, ont appris qu’un projet d’éoliennes dans la région pouvait être envisagé, l’optimisme n’était pas vraiment au rendez-vous. En cause ? Ils craignent que ces installations ne viennent créer des problèmes pour la région, que cela soit au niveau du tourisme ou de la tranquillité des lieux. Néanmoins, le bourgmestre tient à les rassurer : un tel projet est encore très loin d’être concrétisé.

"Si ce projet est accordé, ce sont toutes nos campagnes qui seront en danger". Ce cri du cœur, c'est celui de Dominique, habitante d'Érezée, petit village situé en province de Luxembourg. Elle nous a contactés via le bouton orange Alertez-Nous afin de nous faire part de son inquiétude pour sa commune.

Lorsqu'elle, ainsi que les citoyens, prennent connaissance d’un éventuel projet d’éoliennes dans la région par l'entreprise New Wind, l’optimisme n’est pas au rendez-vous. "De tels projets sont dévastateurs pour nos campagnes", explique-t-elle. Village réputé calme et lieu touristique, les habitants craignent donc qu’un tel chantier ne cause des problèmes dans la région. Une pétition a même été lancée contre ce projet. 

Le 8 janvier, une réunion a eu lieu où le promoteur venait exposer les contours de ce projet. Gian Piero, un habitant, n’a pas été particulièrement emballé par la présentation. "Nous avons perçu une approche purement opportuniste, et la population de la commune ne s’est pas sentie prise en compte", explique-t-il.

Lors de cette même réunion, Jérome Dumont, de la société New Wind, expliquait au micro de TVLux : "Nous avons vu qu'à cet endroit, il y a une possibilité, sur une zone agricole, avec des distances qui respectent le cadre réglementaire et à proximité d'une cabine de raccordement au réseau électrique". 

Un projet encore très loin d'être concrétisé

Afin d'en savoir plus, nous avons contacté le bourgmestre d'Érezée, Michel Jacquet. Et l'une des premières choses qu'il tient à préciser est que ce projet est loin, très loin d'être concrétisé.

"Nous sommes au stade où un promoteur a une idée d'installer quatre éoliennes dans un triangle géographique. À ce stade-ci, on ne connaît pas l'endroit exact de ce triangle, ni le nom des propriétaires des parcelles. Il y a donc encore beaucoup d'éléments inconnus. Et c'est normal puisque le CODT (Code du Développement Territorial, NDLR) prévoit qu'à ce stade, le promoteur doit d'abord réaliser ce qu'on appelle une 'Étude d'incidence sur l'environnement'".

Le bourgmestre nous explique également que, avant de pouvoir mener cette étude, le promoteur doit organiser une réunion d'information au cours de laquelle il présente son idée à la population, ce qui a été fait le 8 janvier. Au cours de cette réunion, le promoteur devait également demander à la population s'il y a des aspects particuliers qu'ils souhaitent que la société étudie, comme, par exemple, les couloirs migratoires des animaux.

Mais quid une fois que l'étude d'incidence est terminée ? "Le promoteur a deux options : soit il dit ‘en fonction de mon étude d'incidence, il n’y a pas d’éléments très graves qui m’empêchent de réaliser mon projet’, soit il identifie des éléments très graves, et sûrement que le couloir migratoire des cigognes blanches en sera un, qui empêchent de réaliser mon projet", précise le bourgmestre.

Et donc, si le promoteur poursuit son projet, l'étape suivante consiste à déposer une demande de permis avec les différents aspects techniques des éoliennes, le nom et l'endroit exact de leur implantation ainsi que l'étude d'incidence. "Et puis alors, cette demande de permis va être traitée par différents services de la région wallonne qui remettront des avis. Le collège communal rendra aussi un avis de la commune. Mais in fine, ce n’est pas la commune qui décide, c’est le gouvernement wallon et, singulièrement, le ministre qui a l’urbanisme dans ses attributions", rajoute Michel Jacquet.

Si la réponse est positive, il y aura encore le délai de la construction, "C'est pour cela que cela se comptera en années plutôt qu'en mois".

Je comprends l'inquiétude de la population

Face à l'angoisse des habitants de sa commune, Michel Jacquet tient à calmer les choses et à clarifier la situation. "Je comprends l'inquiétude de la population. Mais je pense qu'elle mélange, dans son inquiétude, un peu tout. Aujourd'hui, ce n'est pas nécessairement le moment de dire non. Mais cela pourrait l'être, je n'ai aucun souci avec ça".

Il ajoute que, lors de la réunion qui s'est tenue le 8 janvier, la commune a demandé au promoteur — car elle ne peut pas l'exiger — qu'il vienne réexpliquer aux habitants l'ensemble du projet, avec l'étude d'incidence, dans le cas où il déciderait de poursuivre son idée d'éoliennes.

À l'heure actuelle, le bourgmestre explique qu'il n'a pas encore d'avis sur la question, car il ne dispose pas d'un dossier complet qu'il puisse examiner et analyser.

Il faudra donc d'abord passer par plusieurs longues étapes et attendre d'éventuelles autorisations pour que ces éoliennes voient le jour.

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