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"Épidémie" de vandalisme à Jemeppe-sur-Meuse: Lorenzo ne peut pas porter plainte directement à la police, la situation s'empire

"Deux personnes brisent les vitres et volent dans les voitures à Jemeppe-sur-Meuse", nous écrivait mi-novembre un alerteur via le bouton orange Alertez-nous. Quelques jours auparavant, c'est un autre lecteur qui nous informait : "Dans notre région, Jemeppe-sur-Meuse, 11 voitures ont été vandalisées. La police ne fait rien. Les voleurs ne vont pas s'arrêter." Vous l'aurez compris, vous êtes plusieurs à avoir attiré notre attention à propos de dégâts causés sur des voitures auxquelles s'ajoutent des vols.

Dans la nuit du 10 au 11 novembre, Lorenzo (nom d'emprunt) gare sa voiture devant chez lui à Jemeppe-sur-Meuse. Le lendemain, il se lève de bonne heure pour se rendre au boulot. Il est 5h du matin quand il découvre la mauvaise surprise: la vitre côté passager a été brisée. "On lui a volé ses lunettes de soleil Ray-Ban et 30 euros en pièces", explique son frère qui nous a alertés. Lorenzo s'empresse de se rendre au commissariat pour porter plainte. "On lui répond qu’il ne peut pas déposer plainte directement, mais qu’il doit prendre rendez-vous et faire sa plainte en ligne", poursuit son frère. Un rendez-vous est fixé pour le 24 novembre, soit 13 jours plus tard.

Pris sur le fait

Dans son malheur, Lorenzo peut compter sur un tout petit coup de chance. Les malfrats ont été filmés par les caméras de vidéosurveillance d'un voisin. Il joint donc les images obtenues à sa plainte déposée en ligne.

En attendant, Lorenzo ne peut conduire avec une vitre brisée et se rend chez son réparateur. Nouveau rebondissement, trois autres personnes s'y trouvent avec la même problématique. Tous ont eu leur vitre brisée sur Jemeppe-sur-Meuse. "L’employé m'a dit qu’il a vu au moins 11 voitures vandalisées de clients", raconte Lorenzo qui se demande : "Si on avait pris ma déposition le 11, peut-être que d’autres faits auraient pu être évités. Pourquoi doit-on prendre rendez-vous pour dénoncer des faits comme ça?"

Un épiphénomène récent

Yves Hendrix est le commissaire divisionnaire de la police de Seraing-Neupré, zone où se sont produits les faits. Il confirme que la commune de Jemeppe-sur-Meuse fait face à une vague de vandalisme et vol dans les voitures : "On a une petite épidémie. Rien que la nuit dernière, il y a eu 6 faits", explique-t-il. "On est attentif à ce phénomène et on va augmenter la présence policière", rassure-t-il. Selon le commissaire, il y a beaucoup de chance que ce soit le ou les mêmes auteurs, car le mode opératoire est identique et que les faits se produisent dans un même secteur. Yves Hendrix parle d’un "épiphénomène récent."

Porter plainte en ligne, une démarche écologique ?

Concernant la plainte en ligne plutôt qu'en présence physique, le commissaire divisionnaire évoque une démarche écologique. Le processus permettrait aussi aux personnes d'éviter de longues files d'attente. Les plaintes sont ainsi mieux réparties chez le bon collaborateur au sein du commissariat, car tous ne sont pas formés pour certains faits spécifiques, explique-t-on. La zone de police Seraing-Neupré précise que l’accueil urgent se fait sans rendez-vous quand il y a une "possible atteinte à l’intégrité physique."

"Tout système ne fonctionne pas à 100 %"

Concernant les images transmises par Lorenzo lors de son dépôt de plainte en ligne, Yves Hendrix semble surpris : "Manifestement, il y a eu une faille dans la prise en charge de l’information, je ne manquerai pas d'enquêter, pour y remédier. Malheureusement, tout système ne fonctionne pas à 100 %". Le chef de corps rappelle tout de même que le phénomène a été remarqué et se demande si la victime a bien pris le soin de communiquer qu’elle avait des images ce qui aurait pu permettant de faire avancer l’enquête. "On aurait pu déléguer une patrouille chez elle (la victime), pour aller chercher les images."

Un petit couac qui aurait certainement évité la dégradation de voitures supplémentaires.

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