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C’est une « petite mésaventure » qui aurait pu coûter cher à Pierre (prénom d’emprunt). Début juillet, il reçoit une amende de stationnement à Ixelles pour un soi-disant « défaut de titre de stationnement » à 20h40. Sauf que le Bruxellois en était certain, il avait bien un ticket de parking valide depuis plusieurs minutes.
« Par chance, ce jour-là, j’ai eu le bon réflexe de prendre une photo de mon ticket gratuit de 15 minutes », raconte l’automobiliste. En fouillant dans sa galerie de téléphone, il a retrouvé la preuve : son ticket était valable jusqu’à 20h49, soit neuf minutes après l’heure de l’amende.



Immédiatement, Pierre a introduit une réclamation auprès de parking.brussels. « L’amende a été annulée dès le lendemain », confie-t-il, soulagé. Mais cette mésaventure l’a fait réfléchir : « Sans cette photo, comment aurais-je pu prouver que j’avais bien un ticket de stationnement valide, surtout s’il s’agissait d’un ticket gratuit ? Si j’avais payé, j’aurais pu m’appuyer sur un extrait bancaire ou un SMS de confirmation, mais pour un ticket gratuit, rien de tout cela. »
Pour le Bruxellois, son histoire sert de leçon. « Morale de l’histoire : pensez à toujours prendre en photo votre ticket de stationnement, surtout s’il est gratuit. Ça peut vous éviter bien des tracas. »
Un « bug technique » rarissime des horodateurs
Contactée par nos soins, Sara Jasmes, porte-parole de parking.brussels, avance une explication technique. « On ne peut que conclure que ça devrait être un bug technique à cause d’une mise à jour du système de vérification », explique-t-elle. Selon la porte-parole, le cas de Pierre est « assez unique ».
Pour mieux comprendre la source du problème, revenons sur le fonctionnement de la distribution des redevances de stationnement de parking.brussels. Lorsque vous êtes garé dans une zone payante et qu’une scan car, ou un agent à pied, relève votre immatriculation, une redevance est automatiquement distribuée. Elle est ensuite rejetée par le système, si les données de l’horodateur sont correctement prises en compte.
Selon la porte-parole, « il y a eu un souci dans ce processus », détaille Sara Jasmes, insistant sur le caractère exceptionnel de cet incident, lié à une mise à jour qui se fait une fois par mois. Dans le cas de Pierre, l’horodateur n’a pas correctement indiqué au système que la plaque bénéficiait effectivement d’un titre de stationnement gratuit de 15 minutes, valide au moment du contrôle par l’agent ou la scan car.
La photo du ticket, une bonne idée mais pas indispensable
Si le réflexe de Pierre a été très efficace, la porte-parole de parking.brussels assure que ce n’est pas « nécessaire » de photographier son ticket.
Selon elle, les horodateurs à Ixelles, même s’ils ne délivrent pas tous un reçu papier, permettent d’obtenir une preuve de paiement par mail en renseignant son adresse. « Si vous payez par application, vous aurez toujours une trace du paiement même pour un ticket gratuit », ajoute-t-elle. « C’était utile ici, même si on avait certainement pu retracer le ticket ». Dans tous les cas, le réflexe de Pierre permet de « faciliter le traitement de la réclamation ».
C’est un rouleau compresseur
Selon l’avocat Bruno Gysels, Pierre a eu de « la chance d’avoir une réactivité, ce qui n’est pas toujours le cas chez parking.brussels », assure-t-il. « J’ai beaucoup de clients qui ont des preuves et qui n’ont pas de réponse. On a l’impression qu’ils ne lisent même pas et qu’ils sont entêtés, c’est un rouleau compresseur », lance l’avocat spécialisé en amendes routières.

















