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"Je vis dans un chantier": François excédé par cinq ans de nuisances sonores incessantes dans son logement social à Auderghem

François dénonce une situation devenue intenable et pointe du doigt la gestion des travaux de la Société Immobilière de Service Public, En Bord de Soignes, qu’il estime défaillante.

François, résident de longue date d’un logement social de l'avenue Léopold Florent Lambin à Auderghem, raconte qu’il vit un véritable cauchemar depuis cinq ans. Les travaux de rénovation dans son immeuble, gérés par la Société Immobilière de Service Public (SISP) En Bord de Soignes, ont transformé son quotidien en un enfer sonore. "Nous vivons dans un chantier hyper bruyant depuis cinq ans, sans aucune pause, même pendant les vacances ou les fêtes de fin d'année," déplore François, qui a décidé de témoigner via le bouton orange Alertez-nous.

Cinq ans de travaux ininterrompus

François habite cet immeuble depuis 21 ans, mais les cinq dernières années ont été marquées par des nuisances sonores constantes. Les travaux, qui débutent dès 7 h du matin et s'étendent parfois jusqu'à 18 h, rendent son quotidien particulièrement difficile. "Il est impossible de faire une grasse matinée ou de se reposer quelques heures en journée," raconte-t-il.

Aziz Sopi, directeur d'En Bord de Soignes, comprend en partie ce ressenti : "Le rythme des travaux peut être pénible pour les voisins, surtout quand on doit utiliser des outils bruyants comme le marteau-piqueur." Cependant, il justifie la durée des travaux par la nécessité de rénover les logements uniquement lorsqu'ils sont vacants, ce qui complique la planification à long terme.

Un chantier mal organisé ?

François estime que les travaux manquent de cohérence et qu’il faudrait rénover plusieurs appartements simultanément, afin de regrouper les nuisances et d'améliorer l'efficacité des équipes. « Et non étaler les travaux sur un 1 an pour un groupe de 5 ou 6 appartements », déplore-t-il.

Aziz Sopi répond que les rénovations sont programmées lorsque plusieurs logements se libèrent en même temps, et que cette suggestion est donc, selon lui, "déjà d’application". Il précise que chaque rénovation représente un investissement moyen de 30 000 euros par logement, avec des durées variant selon la taille des appartements. À ce jour, sur les 61 logements du bâtiment, 12 ont été rénovés et 5 sont en cours de rénovation.

François pointe du doigt un manque de coordination dans les travaux et raconte avoir vu défiler plusieurs dizaines de sous-traitants différents. "On donne des contrats à des sociétés et on les laisse faire", déplore-t-il.

De son côté, Aziz Sopi estime que le suivi des travaux est assuré correctement par les architectes d’En Bord de Soignes, qui collaborent avec les sous-traitants sélectionnés par marché public : "On a des rendez-vous hebdomadaires avec les entreprises qui travaillent avec nous, mais on ne va pas avertir les voisins de ce qui se passe à ce moment-là. Et parfois, des entrepreneurs peuvent découvrir une problématique qui demande le passage d’un autre corps de métier, et cela rallonge un peu les délais".

Une facture d'électricité en hausse

Outre les nuisances sonores, François déplore une augmentation significative de ses charges depuis que le gaz a été "coupé de force pour imposer l’électricité". "Maintenant, je paie près de 60 euros par mois pour l'électricité, contre 16 à 21 euros auparavant," indique-t-il.

Aziz Sopi justifie cette décision par une étude révélant des traces d'usure avancée sur les conduites de gaz, mettant en danger la sécurité des habitants.

Un loyer plein tarif, en dépit des travaux

François s'étonne de devoir payer le prix plein de son loyer alors qu'il estime "vivre dans un chantier". Aziz Sopi répond que la législation prévoit une réduction de loyer uniquement si le locataire ne peut pas jouir pleinement de son logement, ce qu’il juge ne pas être le cas ici parce que les travaux concernent principalement les logements vacants.

Quand les locataires témoignent de difficultés, ils n'ont pas beaucoup de réponses ou de considération en retour.

La communication entre En Bord de Soignes et les locataires est un autre point de friction. François dénonce un manque de suivi et de considération. Olivier Dubin, secrétaire régional de l'association "Les Équipes Populaires", confirme que les locataires de l'immeuble se sentent ignorés : "Quand les locataires témoignent de difficultés, ils n'ont pas beaucoup de réponses ou de considération en retour."

"Le chantier actuel concerne des logements vides, donc à part avertir les gens qu’on fait des travaux il n’y a pas grand-chose à dire. C’est quand on fait des travaux en milieu occupé que, là, on a vraiment une autre façon de communiquer", réagit Aziz Sopi.

Et le Directeur Général d’En Bord de Soignes de concéder qu’il est "peut-être de (leur) ressort" d’informer les locataires plus régulièrement de l’avancée des travaux.

Olivier Dubin souligne que certains locataires craignent des représailles s'ils expriment leurs doléances. François, quant à lui, n'hésite pas à médiatiser son cas, estimant que la seule solution serait de confier la gestion des logements sociaux à une autre société. "Tout est mal géré par En Bord de Soignes," conclut-il, amer. Et d'interroger : "Ceci est un chantier éternel qui ne prendra donc jamais fin ?"

 

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