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Jonathan repère "des additifs cancérigènes" dans les bouteilles d'eau qu'il achète, est-ce possible? Nous avons vérifié

Jonathan, père de trois enfants, a découvert avec surprise que l'eau plate qu'il achetait depuis des mois était jugée "médiocre" par l'application Yuka. Des additifs cancérigènes auraient été repérés parmi les composants… Comment cela est-il possible ? Explications.

Eden, 11 ans, a pris l’habitude de scanner tous les produits qu’il consomme. Il le fait via l’application Yuka, qui évalue les produits alimentaires et cosmétiques selon leur composition et leur impact sur la santé.

"Il scanne tout, il fait très attention à ce qu’il mange", raconte son père, Jonathan, via le bouton orange Alertez-nous.

Mais récemment, une découverte a bouleversé les habitudes de la famille. L’eau "Romy" de Delhaize, consommée quotidiennement depuis plusieurs mois, s’est révélée être notée "médiocre" sur l’application. 

En cause : la présence annoncée d’additifs à risque, les E250 et E343, soupçonnés d’être cancérigènes ou liés à des troubles rénaux et cardiovasculaires. "Mon fils ne veut plus y toucher et nous non plus, nous l’avons mise de côté", affirme Jonathan.

Deux étiquettes différentes

Le père de famille a voulu en savoir plus. Après s’être rendu dans un autre supermarché Delhaize, il a constaté que des bouteilles d’eau de la même marque, mais avec une autre étiquette, affichaient cette fois un score "excellent". 

Sur l’ancienne étiquette bleue figurait le logo "365", tandis que les nouvelles étiquettes blanches arboraient la mention "Delhaize".

Karima Ghozzi, porte-parole de l’enseigne, confirme qu’il s’agit bien d’un changement de branding, mais elle est formelle : "seule l’étiquette a changé, pas la composition de l’eau". Pourtant, les résultats sur Yuka divergent fortement…

Le code-barres en cause ? 

Selon un expert qualité de Delhaize, le changement de packaging s’est accompagné d’une modification du code EAN (code-barres), ce qui a pu conduire l’application à considérer les deux produits comme distincts. 

Il évoque également un changement dans l’affichage de la teneur en sel. Dû à une nouvelle réglementation, celle-ci est exprimée comme étant inférieure à 0,01g, au lieu d’être inférieure à 0,005g, comme signalé précédemment.

Pourtant, aucune modification réelle n’a eu lieu dans la composition. "Il s’agit simplement d’une modification d’affichage", précise-t-il.

Il n’y a pas d’additifs dans notre eau

Mais ce détail n’explique pas l’apparition des additifs E250 et E343 signalés par l’application. L’expert est catégorique : "Il n’y a pas d’additifs dans notre eau, ni aucune différence de composition entre les deux bouteilles".

Yuka reconnaît une probable erreur

Julie Chapon, co-fondatrice de Yuka, évoque une possible erreur d'encodage. "Toutes les eaux (en dehors des eaux aromatisées) sont notées 100/100 sur l’application, conformément au Nutri-Score", précise-t-elle. 

Après vérification, elle affirme qu’aucune anomalie n’est actuellement visible dans la base de données, laissant penser que "l’erreur a été corrigée assez rapidement".

Nous avons développé des indices de fiabilité

Elle souligne le travail de vérification réalisé quotidiennement par une équipe de 20 personnes.

"Nous avons développé des indices de fiabilité par champs (liste d’ingrédients, valeurs nutritionnelles, label bio, catégorie du produit,…) basés sur des algorithmes très poussés comparant la composition d’un produit avec les autres produits de sa catégorie", explique-t-elle.

Avant d’ajouter : "Les 20 employés travaillent ainsi sur tous les produits où nous détectons un problème de fiabilité".

La co-fondatrice de Yuka rappelle que des outils gratuits sont également disponibles pour les marques qui souhaitent transmettre les informations exactes de leurs produits, afin d’être le plus à jour possible.

Une application fiable, mais pas infaillible

Selon l’organisation Testachats, la base de données de Yuka compile des sources diverses, parmi lesquelles Open Food Facts, le Nutri-Score, l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments), l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer), les labels bios "AB" (France) et "Eurofeuille" (Europe).

Toutefois, le fonctionnement collaboratif de l'application, qui permet à chacun de contribuer aux fiches produits, n’est pas sans risques : une erreur ou un oubli dans l’encodage peut fausser l’évaluation globale.

Un rappel utile pour les consommateurs : même une simple bouteille d’eau n’est donc pas à l’abri d’une confusion liée à une étiquette, une erreur d'ingrédient ou un code-barres.

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