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Le "lumsou", la "zinne" et bientôt le "carol'or", les monnaies locales se multiplient: mais est-ce que ça fonctionne vraiment?

De plus en plus de communes mettent en place une monnaie locale. Il y a déjà le "val’heureux" à Liège, la "zinne" à Bruxelles. Il y aura bientôt le "carol’or" à Charleroi. Mais est-ce que ça fonctionne vraiment ? Et que pense le secteur financier de ces monnaies "parallèles" ?

Un logo en vitrine d'un commerce à Namur avertit le client. Ici, l’euro n’est pas l’unique monnaie. Pour un café de deux euros, comptez simplement deux "lumsous". C’est le nom de la monnaie locale namuroise.

"Un Lumsou est égal à un euro et le principe est que dans notre caisse, cela ne change strictement rien vu qu’on les réinjecte autant dans les commerces que par le change avec le client", explique Héloïse Richard, une commerçante.

Pour s’approvisionner en "lumsou", pas de distributeurs automatiques. Mais plusieurs points de change. Laisser l’euro de côté. Maud en a désormais l’habitude dans les commerces qui jouent le jeu.

"Cela pourrait être plus diversifié. Ce serait bien qu’il y ait des boulangeries qui fassent partie du réseau", confie Maud Eloin, une membre de l’ASBL "Lumsou".


La Wallonie va bientot compter 13 monnaies locales

Cette monnaie s’utilise dans 13 communes auprès de 80 commerçants et prestataires de service. Résultat: aujourd’hui, 20.000 lumsous en circulation ou en dépôt. Après bientôt deux ans d’expérience, ce constat : conquérir les portefeuilles prend du temps.

"On réfléchit aussi à des mécanismes à travers les pouvoirs publics ou des expérimentations pour essayer de pouvoir les diffuser dans les mains de gens pas convaincus", explique Nicola Virone, le porte-parole de l’ASBL "Lumsou".

Les deux objectifs partagés par ces monnaies: soutenir l’économie locale et court-circuiter les banques classiques pour un développer un système plus stable en cas de crise financière. Bruxelles a désormais la sienne. Avec l’arrivée du "carol’or", la Wallonie va bientôt en compter 13.

"On parle bien d’économie réelle, on ne parle pas de transaction financière. L’euro sert aussi à ces transactions et participent à certaines dérives dans le système économique en place", précise Nicolas Leroy, le co-président de l'ASBL "carol'or".


"Une alternative et pas une menace"

"On voit ça comme une alternative et pas comme une menace. Il est important de savoir que ce n’est pas réglementé et pas surveillé par la banque nationale donc il est important de rester prudent. Il ne faut pas utiliser ces monnaies locales en quantité très large", souligne Isabelle Marchand, la porte-parole de la Fédération belge du secteur financier (Febelfin).

En région namuroise, les euros récoltés sont placés dans une banque qui se présente comme éthique et durable. Pour rendre la monnaie locale attrayante, il sera bientôt possible de payer en lumsou avec son téléphone portable.

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