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Chambre du conseil pour les attentats de Bruxelles: Osama Krayem, de la Syrie à Bruxelles, un itinéraire glaçant

Il s’appelait Maaz al-Kassasbeh, c’était un pilote d’avion de chasse de l’armée Jordanienne, il avait 26 ans. Le 24 décembre 2014, alors qu’il participe avec son F-16 à un raid de la coalition arabe-occidentale, son appareil connaît des avaries et il s’écrase en Syrie. Le malheureux (en blanc sur cette photo publiée en 2014 par l'EI et qui montrerait le moment de la capture) est capturé par l’Etat Islamique qui lui réservera un sort funeste.

Début janvier 2015, il est placé dans une cage et habillé d’une combinaison orange, comme un détenu de Guantanamo.

Il est aspergé d’essence avant d’être immolé vivant par les terroristes. Parmi les hommes de l’Etat Islamique qui assistent à cette scène insoutenable, les enquêteurs identifient Osama Krayem, l’un des terroristes de la cellule téléguidée par l’État Islamique depuis la Syrie pour attaquer la France et la Belgique. Il est inculpé dans les dossiers des attentats de Bruxelles et de Paris.

Osama Krayem, l'omniprésent  

Après plusieurs mois passés en Syrie dans les rangs de l’État Islamique, Osama Krayem, originaire de Suède, profite des routes ouvertes aux migrants pour rejoindre l’Europe. Il se rend en septembre 2015 sur l'île grecque de Leros en utilisant un faux nom. Il prend ensuite la direction de Ulm en Allemagne. C’est là qu’une voiture de location l’attend pour le prendre en charge. 

Le conducteur du véhicule n’est autre que Salah Abdeslam, le convoyeur de la cellule terroriste, qui deviendra l’unique survivant des attentats de Paris. Direction Bruxelles. C’est à partir de là qu’ils prépareront les attaques avec le reste de la cellule. Lors des investigations, les empreintes digitales d’Osama Krayem sont retrouvées dans les planques où sont confectionnés les explosifs. Il est d'ailleurs présent lors de l’achat des sacs utilisés par les terroristes pour les transporter.


Peu de temps avant les attentats en France, Osama Krayem et un autre suspect, Sofien Ayari (qui a fait le voyage de Syrie avec lui) se rendent à l’aéroport néerlandais de Schiphol. Les enquêteurs les soupçonnent d’être là pour des repérages. Lors d'un interrogatoire, le Suédois admet s'être rendu à Schiphol afin de "trouver des consignes assez grandes pour y conserver des armes, des explosifs et de l'argent". Ils y sont restés environ deux heures sans trouver ce qu’ils cherchaient.

Dans l’ordinateur, retrouvé dans une poubelle non loin d'une planque, et utilisé par certains membres de la cellule terroriste, les policiers ont découvert un fichier intitulé "Groupe Schipol". Deux possibilités sont envisagées: soit Schiphol était une cible, soit ils voulaient utiliser l’endroit comme base arrière notamment pour cacher les armes. Selon son avocate, Gisèle Stuyck, rien ne permet d’affirmer que l’aéroport était dans la ligne de mire des terroristes. Elle explique: "Il n’y a aucune conclusion en ce sens sans quoi il aurait été poursuivi par les autorités néerlandaises qui l’ont d’ailleurs auditionné."

L'attentat du métro

Il est 8h50, le 22 mars lorsque les deux terroristes arrivent à la station de Métro Pétillon. Khalid El Bakraoui passe la borne de contrôle. Osama Krayem, lui, hésite. Son complice fait un grand geste en l’air comme pour dire "tant pis" et continue son chemin. Le suédois lui, vient de renoncer à se faire exploser. 

Osama Krayem retourne à la planque d’Etterbeek située à la rue des Casernes. Il dissout ses explosifs du TATP dans les toilettes de l’appartement. Sa défense compte démontrer que cette décision était en réalité une prise de conscience, comme le précise son avocate Gisèle Stuyck: "Il s’est désisté, mais pas par crainte de la mort. Il est allé vider son sac. C’est un peu comme si, en se dirigeant vers cette station de métro, il a pris toute la mesure de l’acte qu’il allait commettre même si cela n’enlève en rien sa participation aux attentats de Bruxelles".


Après une cavale d’une dizaine de jours, il est arrêté le 8 avril 2016, le même jour que Mohamed Abrini, l’homme au chapeau, qui lui aussi n’a pas été au bout de son acte terroriste.

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