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"Alexa", "OK Google": quel est l'assistant vocal le plus pratique ? Comment fonctionnent les enceintes qui en sont équipées ?

Ces derniers mois, vous avez peut-être croisé une enceinte intelligente, capable de répondre à des questions, d'effectuer certaines tâches, de contrôler quelques objets connectés d'une maison. On parle ici des appareils 'Echo' d'Amazon, et 'Home' de Google. Pas encore officiellement distribués en Belgique, ils intègrent des assistants vocaux disponibles sur d'autres enceintes. Nous avons opposé la LG WK7 (avec Google Assistant) et la Sonos One (avec Alexa d'Amazon).

La Belgique, avec sa petite taille et son bilinguisme, n'est pas le premier pays dans lequel les grandes entreprises lancent des nouveaux produits, surtout si ceux-ci concernent un assistant vocal qui doit donc parler les deux langues.

Raison pour laquelle ni Google, ni Amazon n'ont pris la peine ces derniers mois de commercialiser leur solution concurrente chez nous: des enceintes (petites ou grandes) équipées d'un assistant vocal capable de réaliser certaines tâches à votre place, de répondre à vos questions, d'interagir avec tous les objets connectés de votre maison.

Oui, on parle bien de Google Assistant et d'Alexa (Amazon).

Heureusement, ces assistants sont compatibles avec d'autres marques. On a donc rassemblé une Sonos One (229€) compatible avec Alexa (et normalement aussi Google en 2019), et le WK7 (149€) de LG, équipé de Google Assistant.

Le but, dans cet article, est bien de comparer deux assistants vocaux, et non deux enceintes connectées qui ne jouent pas vraiment dans la même cour.


LG WK7, à gauche (avec un bouton coupant le micro). La Sonos One, à droite, le fait avec un bouton tactile

Comment ça fonctionne ?

Tout d'abord, un peu de théorie. Les assistants vocaux sont conçus pour vous faciliter la vie, pour vous épargner certaines tâches routinières qui prennent inutilement du temps lorsqu'on doit les faire sur un smartphone. Ils ont l'air simple car il suffit de leur parler français. Pourtant, le travail derrière est colossal.

En effet, les enceintes doivent forcément être équipées de microphones pour vous entendre le mieux possible. Vous devez ensuite dire "Ok Google" ou "Alexa", puis parler naturellement (mais le mieux possible). Connectées au réseau, les enceintes envoient la question/l'ordre sur les serveurs d'Amazon ou Google. La compréhension à l'audition et l'envoi de la réponse ne peuvent prendre que quelques dixièmes de seconde, il donc fallu des années de travail aux ingénieurs pour mettre au point une intelligence artificielle capable de vous comprendre puis de vous répondre, à distance, en environ une seconde.

Notez que la configuration des enceintes équipées d'un assistant vocal se fait obligatoirement via une application sur smartphone: Google Home ou Amazon Alexa.

A quoi ça sert ?

Tant Alexa que Google Assistant ont pour vocation principale de remplacer des actions simples que vous faites habituellement sur un smartphone (ou une tablette, voire un ordinateur).

Première série d'exemples: les tâches basiques liées à l'usage quotidien du smartphone. Regarder les prévisions météo, lancer un minuteur, mettre à jour une liste de courses, trouver la réponse à une question simple (Qu'y a-t-il dans mon agenda? Quand est mort John Lenon ? Quelle est la capitale du Kenya?). Au lieu de prendre votre téléphone pour effectuer ces tâches, il suffit de parler à votre enceinte. Ça fait gagner du temps, surtout lorsque le smartphone n'est pas à portée de main, lorsque nos mains sont sales ou occupées à cuisiner.

Deuxième série d'exemples: le contrôle d'une maison connectée qui s'effectue habituellement via le smartphone. C'est là, à mes yeux, que les enceintes équipées d'assistants vocaux gagnent réellement en intérêt. Car si vous avez quelques objets connectés chez vous, vous avez certainement déjà été très agacé par le temps perdu à trouver votre smartphone, lancer l'application et finalement donner l'instruction (musique, lumière, chaleur, etc). On gagne effectivement du temps en disant: "Ok Google, mets les lumières du salon en rouge" ou "Alexa, joue le dernier album de Rihanna" au lieu de prendre son smartphone pour réaliser l'opération. On parle d'au moins une dizaine de secondes. Rien de transcendant, mais ça permet de laisser le smartphone là où il est au lieu d'accentuer encore son utilisation quotidienne.


Dès l'accueil, l'application Home de Google (à gauche) a plus de sens que celle d'Alexa.

L'installation, un jeu d'enfant ?

Passons aux choses sérieuses: est-il facile de configurer ces assistants vocaux ? Soyons honnête, il faut accepter d'y consacrer du temps et de la réflexion. Car via l'application Google Home ou Amazon Alexa, il faut configurer les appareils intégrant l'assistant (l'enceinte de LG ou celle de Sonos, un casque compatible, etc), puis tous les objets connectés de votre maison (ampoules, prises, thermostat, caméras). Il y a des notions de "maison" et de "pièces": chaque objet doit être localisé (donc assigné à une pièce). Bref, ça peut vite prendre du temps.

Et à ce petit jeu-là, on a remarqué que Google Home est nettement plus simple et intuitif à utiliser. La notion de pièce est omniprésente et claire dès le départ, tandis que la distinction entre les appareils intégrant l'assistant (l'enceinte de LG, donc) et les autres objets est nettement plus logique qu'avec Alexa.

Amazon, il faut le dire, n'a pas pris grand soin de traduire correctement son application en français, ce qui n'aide pas à la prise en main. Et même si elle a été mise à jour récemment, elle reste moins évidente pour configurer sa maison connectée. Il faut notamment télécharger et activer des "skills" pour chaque objet connecté, alors que Google fait ça de manière transparente.

Il faut dire que Google a nettement plus d'expérience qu'Amazon en termes de développement de logiciels et d'interfaces à destination du grand public.

Donc, pour l'installation et la configuration d'une maison connectée, Google est largement meilleur.


Apparence assez similaire entre les deux enceintes intelligentes (LG à gauche)

L'utilisation, vraiment intuitive ?

Votre installation est configurée, bravo. Maintenant, reste à dialoguer correctement avec Google ou Alexa. C'est parti pour des dizaines de "Ok Google" et "Alexa", les mots qui réveillent l'assistant vocal. L'enceinte vous écoute donc en permanence via ses micros afin de détecter la phrase. A priori, n'importe qui peut utiliser votre enceinte pour autant qu'il prononce ces mots. Mais les deux assistants sont capables de reconnaître qui est en train de parler dans la maison, afin de personnaliser certaines réponses.

Après plusieurs semaines d'utilisation quotidienne, avec Alexa d'un côté de la pièce et Google de l'autre, nos conclusions sont sans appel: Google nous comprend mieux qu'Alexa.

Par exemple, il comprend l'instruction: "Eteins toutes les lampes" (il éteint toutes les ampoules Philips Hue de la maison). Alexa, elle, ne fait rien, et dit qu'elle ne connait pas 'toutes les lampes'. On a essayé de créer un groupe 'toutes les lampes', mais ça n'a pas fonctionné.

En dehors de la domotique, Google est plus pratique au quotidien car la recherche, ça le connait. Il a plus ou moins inventé le concept il y a environ 20 ans. Alexa sait répondre à des questions de base ("Quelle est la capitale du Kenya?"), mais dès que ça devient complexe ("Quel est le résultat de la Belgique lors de la dernière coupe du monde?"), Google distance facilement son concurrent.

De plus, il est probable que vous utilisiez de nombreux services de Google, parfois sans le savoir. Si vous possédez un smartphone Android comme la majorité des Belges, c'est sans doute le cas pour votre agenda. Dès lors, il suffit de demander "Quel est mon agenda ce week-end?", et les réponses affluent, sans devoir rien configurer de spécial (avec Alexa, il faut lier un compte pour avoir un calendrier).

Enfin, on a remarqué que la détection d'Alexa sur les enceintes Sonos One était très approximative. Un enfant qui tousse peut activer l'assistant vocal, alors que parfois, il faut s'y reprendre à deux fois pour le réveiller en disant distinctement 'Alexa'. On n'a remarqué aucun allumage intempestif du côté de 'Ok Google'.

Donc, au niveau de l'utilisation également, Google dépasse Amazon…

Et l'avenir ?

Google et Amazon sont déjà en train de voir plus loin, avec des appareils équipés d'un écran. Le Home Hub de Google et l'Echo Show d'Amazon, déjà disponibles dans certaines régions, prennent une dimension supplémentaire en étant capable d'afficher des informations, des images, des vidéos.

Tout évolue très vite dans ce domaine, mais on peut déjà, par exemple du côté de Google, voir notre commande vocale en temps réel (transcription de la voix avec correction en temps réel), passer un appel vidéo, afficher l'image de la caméra de surveillance de la maison, jouer une vidéo YouTube.

A bien réfléchir, en ce qui concerne Google du moins, ces appareils sont un mix entre le Google Assistant de votre smartphone (qui tient compte du fait que vous tenez un écran en main et affiche donc des résultats sous la forme de lien, de texte, d'image ou de vidéo) et celui de l'enceinte de LG (qui doit se contenter de réponses vocales ou musicales).

D'après nous, l'intégration d'un écran dans une enceinte ne coûte pas bien cher, et décuple le potentiel des assistants vocaux. Les Home Hub de Google (il existe aussi des versions de Lenovo et LG) et les Echo Show d'Amazon pourraient devenir la norme prochainement, mais il y a encore du travail…

Conclusions

Les assistants vocaux n'en sont qu'à leurs débuts. Intégrés dans des enceintes, ils permettent déjà de nous faire gagner du temps pour diffuser de la musique, commander les objets connectés d'une maison, répondre à des questions, effectuer certaines tâches de la vie quotidienne (alarme, minuteur, liste de courses).

Ils n'ont rien d'indispensables pour le grand public, qui a (un peu trop) l'habitude d'avoir son smartphone à portée de main en permanence. Mais en toute objectivité, ils remplacent très bien ce smartphone pour toute une série d'instructions.

Pour l'instant, Google et Amazon se partagent le marché, mais Apple (avec son Home Pod équipé de Siri) est en embuscade.

Nous avons pu tester les assistants de Google et d'Amazon sur des enceintes de marques partenaires (respectivement la WK7 de LG et le One de Sonos), et nos conclusions sont sans appel: pour un public francophone, Google Assistant est plus malin, et l'application Google Home plus intuitive pour configurer sa maison connectée.

Mais faut-il se précipiter ? Si vous voulez surtout écouter de la musique facilement et effectuer des petites recherches de base (trouver la réponse à une question), alors ces enceintes suffisent, achetez-en une si vous voulez vous amuser avec un assistant vocal. Mais si vous en voulez plus, attendez que les Google Home Hub ou Amazon Echo Show (équipés d'écran) débarquent, car pour quelques dizaines d'euros supplémentaires, vous aurez un assistant nettement plus polyvalent…

On espère pouvoir découvrir et tester ces solutions avec écran dès 2019.


 
 
 

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