Accueil Actu

Test Lego Super Mario: que donne l'alliance audacieuse de deux mythes du divertissement pour enfant ?

Deux références du "jeu" parmi les plus connues au monde ont décidé de s'allier pour inventer une nouvelle manière de jouer à Super Mario, dans l'univers imaginatif originel de Lego. Le pari est audacieux, mais est-il réussi ?

Quel que soit votre âge, vous connaissez forcément Lego et Super Mario, deux icônes quasiment éternelles du divertissement (les premières briques en plastique à tenons remontent à 1952, le premier jeu vidéo avec Super Mario à 1985).

En 2020, une alliance improbable a lieu: les deux entreprises décident de collaborer pour mélanger deux concepts qui n'ont a priori aucun lien entre eux. Jouer à Super Mario sur une console Nintendo, construire des choses avec des petits blocs de toutes les couleurs... le lien ne saute pas aux yeux.

J'étais donc assez sceptique sur une telle alliance, d'autant que la dernière tentative de Lego de rendre ses sets de construction plus "vidéo-ludiques" ne m'avait pas convaincu (voir mon avis mitigé sur Lego Hidden Side).


 

Un Mario craquant

Tout commence par le set de départ de Lego Super Mario. On y trouve une figurine Mario d'un peu moins de 10 cm qu'il faut sommairement assembler, sans oublier deux piles au format AAA (après quelques essais durant 2 jours, l'autonomie affichait 97% via l'application, ce qui me parait raisonnable). Au dos de la figurine, deux boutons: un pour l'allumage et un pour la connexion Bluetooth avec une tablette ou un smartphone (il faut télécharger l'application Lego Super Mario).

Mario a trois mini écrans couleurs: deux yeux qui s'animent et un ventre qui affiche des informations relatives à votre "partie" (voir plus bas). Il a également un mini haut-parleur pour émettre des sons très reconnaissables, car issus des célèbres jeux vidéo Super Mario (le bruit du saut, de la pièce, du puits vert, etc). Sous ses pieds, il y a un petit capteur qui lui permet de scanner les codes des différents éléments qui composeront votre niveau et les couleurs des plaquettes sur lesquelles vous ferez sautiller Mario (voir plus bas).

Tant les adultes que les enfants devraient craquer assez rapidement sur cette simple figurine, unique en son genre (Nintendo verrouille strictement l'utilisation de l'image de Mario pour faire des jouets, qui plus est "électroniques").


 

Première étape: on assemble un "niveau"

Une fois que vous avez téléchargé l'application (il vaut mieux le faire sur une tablette qu'on maintiendra en position droite et non couchée), vous avez accès à une vue aérienne de votre 'monde' de Lego Super Mario. Il y a donc le kit de départ, et en appuyant sur celui-ci, les instructions pour construire tous les éléments qui vous permettront ensuite d'imaginer des "niveaux" de jeu.

Le grand écran de la tablette s'avère essentiel pour bien visualiser les étapes des différentes constructions, même si celles-ci sont très basiques pour le set de départ: un puits, une balançoire, un tourniquet, quelques plateformes. Dès que vous aurez tout construit – ce qui avec Lego est généralement déjà un plaisir, même pour des enfants – place au jeu.

Le but du jeu est de construire vous-même un niveau de Super Mario en reliant les différents éléments que vous venez d'assembler. Pour les relier, vous utiliserez les traditionnelles plaques de couleur Lego. Vous pouvez bien entendu vous inspirez de ce que la tablette vous montre par défaut pour votre 'monde', mais en réalité - et l'idée est excellente car elle rappelle les origines de Lego, quand on achetait uniquement des blocs – l'application stimule l'imagination des joueurs, de deux manières.

La première, c'est en appuyant sur la petite étoile du menu principal de l'application. On accède alors à quelques idées de niveau, soit prévues par Lego (image de synthèse), soit postées par d'autres joueurs (une photo de plus ou moins bonne qualité du niveau inventé). Ça donne pas mal d'idées et les enfants (du moins les miens, de 7 et 5 ans) étaient ravis de "recopier" un niveau.

La deuxième, c'est en encourageant les joueurs à inventer leur propre niveau, puis à le partager en prenant une photo via l'application.


 

Deuxième étape, on joue

Même si tout ce qu'on vient de dire est déjà amusant en soi (quelques dizaines de minutes de construction et d'assemblage), la grande force de Lego Super Mario, c'est d'avoir trouvé le moyen de jouer à Super Mario sans jouer à un jeu vidéo. Ce qui n'a rien d'évident, finalement...

Pour ce faire, il est important de préciser que chaque petit élément construit est reconnaissable par la figurine Mario, qui utilise le petit capteur situé sous ses pieds. Il peut s'agir simplement d'une couleur: le jeu considère que Mario est dans l'eau s'il s'arrête ne fut-ce qu'une petite seconde sur une plaque ou un carrefour bleu (rouge = feu). Mais pour les éléments plus développés (le champignon qu'on doit écraser, le nuage, la toupie, etc...), il y a un genre de code-barre sur lequel il faut déposer Mario au moins une demi-seconde pour qu'il le reconnaisse. L'ensemble de ces pièces ou constructions constituent des activités pour Mario.

Le but du jeu est, dans le temps imparti (environ 30 secondes), de récolter le plus de pièces jaunes possibles. Et donc, de faire le plus d'activités possibles: sautiller, aller sur le nuage et "voler", passer sur différentes couleurs de plaquette, écraser un champignon, vaincre le vilain petit Bowser (il faut lui sauter 5 fois sur le dos une fois après l'avoir fait tomber de tour), etc... Il suffit de déplacer la figurine, plus ou moins rapidement, sur tous les éléments. En n'oubliant pas le chrono: à 15 secondes du terme, comme dans le jeu vidéo, la musique accélère et on sait qu'on doit se dépêcher de finir le niveau. Pour ce faire, il suffit, vous l'avez deviné, de déposer Mario sur le code-barre au pied du drapeau noir.

A la fin du niveau, le ventre de Mario fait une petite fête visuelle, et indique votre score, donc le nombre de pièces jaunes amassées.

Avec ou sans l'application

Voilà pour le but final du jeu. C'est plutôt amusant pour les enfants, un peu moins pour les adultes car le jeu est assez enfantin, il n'y a pas vraiment de challenge, à part le chronomètre.

Si l'application était nécessaire pour avoir les instructions de montage et les explications très visuelles des activités, on peut ensuite ranger la tablette et jouer avec la figurine électronique uniquement.

Mais si vous le souhaitez, vous pouvez jouer avec l'application Lego Super Mario active juste à côté. Il faudra à chaque fois reconnecter la figurine en Bluetooth (en appuyant sur le bouton dans le dos de Mario). Avantage de jouer de cette manière: l'application sait quand une partie est commencée (c'est toujours en allant sur le puit vert), et à la fin du niveau ou du temps réglementaire, elle fait le bilan de vos points/pièces et vous indique de quelles activités ils proviennent.

Plus amusant: c'est de cette manière que vous pouvez prendre une photo de votre parcours/niveau et le publier sur l'application (il faut d'abord qu'un adulte créé un compte Lego auparavant). Dès lors, les autres verront votre niveau, pourront le refaire s'ils le souhaitent, et sauront le nombre de pièces que vous êtes parvenus à amasser sur ce niveau.

L'application, sous forme de "monde", rassemble également visuellement les différents sets que vous pouvez acquérir. Celui de départ, indispensable, coûte 59 euros. Les extensions varient selon leur taille, entre 4 euros pour quelques "monstres" supplémentaires à écraser (tortues, fantômes, etc), et 99 euros pour la bataille du château de Bowser. Il y a également des costumes supplémentaires pour Mario (9 euros), qui lui confère des 'pouvoirs' spécifiques: chapeau volant, ouvrier, lanceur de boule de feu, etc.

Conclusion

J'étais plutôt sceptique, avant de recevoir mon kit d'essai, sur cette nouvelle tentative de Lego de moderniser ses mythiques briques de couleurs. Le challenge est important pour l'entreprise, car si elle a bien diversifié ses secteurs d'activités (cinéma, jeu vidéo), son cœur de métier, ça reste les sets de construction. Lego a acquis des tas de licences (Star Wars, héros Marvel, etc), mais il cherche régulièrement des moyens de rendre tout ça plus "ludique", à l'heure où les enfants sont de plus en plus exigeants en matière de jeu. Car il faut bien le reconnaître: une fois construits, les kits Lego sont souvent délaissés par les enfants, car relativement fragiles (contrairement aux Playmobil qui servent de base à des tas d'histoires et dont il est difficile de casser les constructions).

Autant le concept Hidden Side (tout passait par l'application) me semblait laborieux et complexe ; autant Lego Super Mario a tout son sens, selon moi et selon mes deux enfants qui l'ont essayé. Les têtes pensantes de Lego et Nintendo ont trouvé le moyen de mixer deux activités que tout oppose: la construction de Lego et le jeu vidéo Super Mario.

Et par la même occasion, Lego a même réussi à revenir à ses origines: solliciter l'imagination des enfants pour (re)construire des niveaux en assemblant tous les éléments/activités de manière aléatoire ou inventive, afin de gagner plus de pièces jaunes. Malin !

Le pari Lego Super Mario est donc réussi. Seuls les prix me semblent toujours aussi élevés, mais c'est dans la moyenne et cette fois-ci, il y a de la recherche et du développement pour l'application et la figurine Mario.

 
 
 
 
 
 
 

À lire aussi

Sélectionné pour vous