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La sécheresse complique le travail des agriculteurs: "On a des brebis qui vont se trouver avec moins d'alimentation", déplore Antoine

La pluie n'est pas beaucoup tombée au cours de ces dernières semaines. Depuis le début de l'année, il a plu 30% de moins que prévu. Cette sécheresse complique le travail des agriculteurs dans plusieurs régions.

Voici 6 semaines que les prairies d’Antoine, éleveur de moutons à Somme-Leuze (dans la province de Namur) n’ont plus ressenti la moindre goutte d’eau. "On a des brebis qui vont se trouver avec moins d'alimentation, moins de croissance et de développement", déplore l'agriculteur. 

Ses 1400 moutons paissent sur une colline déjà roussie par le soleil dès le début de mois de mai. Cette situation est exceptionnelle. "On est sur un sol assez schisteux, peu profond. C'est ma quatrième année d'installation et ma troisième année de sécheresse", explique Antoine. De la gestion des vergers à la diminution des troupeaux en pâture, toute l’organisation de son travail est ainsi bouleversée.

"On tourne entre 7 et 21 jours. On revient sur la même parcelle en fonction de la pousse de l'herbe. On s'adapte et on fait tourner les animaux plus vite. On diminue la charge à l'hectare en attendant d'avoir de l'eau", explique l'éleveur. 

Depuis le début de l’année, un tiers des précipitations sont manquantes en Wallonie. Les régions de la Famenne et du Tournaisis sont particulièrement asséchées. "Cette absence de précipitations est particulièrement forte au mois de mars où il n'a presque pas plu. En avril, il a un peu plu au début du mois et depuis, il ne pleut plus", analyse Aurélie Noiret, conseillère au service d’études de la fédération wallonne de l’agriculture.

Même les prochaines précipitations annoncées restent insuffisantes. "On nous annonce 5 millimètres pour ce week-end. Mais il en faudrait 30 à 40 pour couvrir les besoins des plantes actuelles qui sont en pleine croissance et en formation d'épis", déplore Antoine.

En auto-suffisance agricole, si la pluie ne fait son apparition dans les deux prochaines semaines, sa production d’épeautre pourrait être décimée de 30 à 40%. "On a des coûts de production et des intrants qui sont hors de prix. Avant, on achetait de l'azote à 200€ la tonne. Il est passé de 940€ la tonne. Et on nous dit que c'est produit en Ukraine et que la guerre a bon dos", souffle l'habitant de Somme-Leuze.

Il y a 2 ans, 8.000 agriculteurs ont reçu 34 millions d’euros de subsides wallons. Un montant conséquent et pourtant largement insuffisant au regard des pertes subies.

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