Accueil Divertissement Actu People

"Ils savaient exactement ce qu’ils faisaient": l’accusation réclame de lourdes peines contre les "papys braqueurs" dans le procès de Kim Kardashian

Neuf ans après le spectaculaire braquage de Kim Kardashian à Paris, l'accusation a requis mercredi de lourdes peines contre les dix accusés, tous jugés pour vol à main armée et séquestration.

L’heure des comptes a sonné dans le procès du braquage de Kim Kardashian. C mercredi 21 mai, l’avocate générale Anne-Dominique Merville a commencé ses réquisitions devant la cour d’assises de Paris, réclamant jusqu’à dix ans de prison contre certains des accusés, présentés comme des "malfrats chevronnés", loin de l’image pittoresque des "papys braqueurs".

"Je sais tout comme vous que parmi les dix accusés, huit clament leur innocence", a reconnu d’emblée la magistrate devant la cour d’assises de Paris. "Pourtant, mon intime conviction, c’est qu’ils sont tous coupables". Loin d’un casting de retraités inoffensifs, elle dépeint un groupe de "braqueurs chevronnés du grand banditisme", déterminés et expérimentés.

Dans la nuit du 2 au 3 octobre 2016, cinq hommes gantés et cagoulés pénètrent dans l'hôtel particulier où séjourne Kim Kardashian pendant la Fashion Week. Leur cible : une bague en diamant de 3,5 millions d’euros, mise en avant sur les réseaux sociaux. Ligotée, bâillonnée, séquestrée, la star est dépouillée pour un butin estimé à 9 millions d’euros, jamais retrouvé. "Ils sont venus pour cette bague, ils la récupèrent, ils savent exactement ce qu’ils font", martèle l’avocate générale. Un coup "minutieusement préparé", selon elle, orchestré par un réseau où "on se recrute entre voleurs".

Le rôle central d’Aomar Aït Khedache

Aomar Aït Khedache, 69 ans, est au centre de l'accusation. "Il donne les ordres", "recrute", "revend les bijoux en Belgique", affirme la magistrate. Bien qu’il ait reconnu sa participation, il nie être le chef du groupe, évoquant un mystérieux "X ou Ben", personnage introuvable dans le dossier. Son ADN avait pourtant été retrouvé sur les lieux.

Connu pour son passé judiciaire "conséquent", l’accusé, aujourd’hui totalement sourd et quasi muet, assiste au procès grâce à un dispositif de sténotypistes. À chaque heure, il quitte la salle lentement, appuyé sur une canne, en raison d’une pathologie chronique. L’avocate générale en convient : "Le risque de récidive n’existe pas", mais insiste : "Il doit maintenant payer pour ses crimes". Elle raille la défense, notamment la "photo de famille" où plusieurs accusés apparaissent ensemble à la terrasse d’un café deux mois après les faits : "Ce serait une coïncidence", ironise-t-elle.

Une victime marquée à vie

La semaine dernière, Kim Kardashian était venue elle-même témoigner de cette nuit de "terreur". Pendant plus de quatre heures, elle avait raconté son calvaire. "J’étais certaine que j’allais mourir", avait-elle dit, convaincue d’être "violée" puis "tuée". Elle avait évoqué ses "supplications" pour revoir ses enfants, essuyant des larmes à la barre.

Jugés pour vol avec arme, séquestration et enlèvement – ou complicité –, les accusés encourent jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle. Pour certains, en état de récidive, la perpétuité est théoriquement possible. Mais les peines demandées devraient rester bien en-deçà de ce maximum. La plupart d’entre eux sont âgés – autour de 70 ans – et certains souffrent de graves problèmes de santé : Didier Dubreucq suit une chimiothérapie, Yunice Abbas est atteint de Parkinson, et Aomar Aït Khedache, considéré comme le "cerveau" du braquage, est sourd, quasi muet et atteint d’une pathologie nécessitant des soins constants. "On n’est jamais préparés, mais bien sûr, il va falloir payer les pots cassés", avait reconnu Yunice Abbas au début du procès.

La défense prendra la parole à partir de mercredi après-midi et toute la journée de jeudi. Les dix accusés auront un dernier mot vendredi matin, avant que la cour ne se retire pour délibérer. Le verdict est attendu dans la foulée, près de neuf ans après l’un des braquages les plus médiatisés du XXIe siècle.

Contenus sponsorisés

À la une

Les plus lus