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Judith Godrèche dénonce les violences sexuelles dans le cinéma: "Il n'y a pas une personne de pouvoir qui m'a écrit depuis que j'ai parlé"

La comédienne Judith Godrèche, fer de lance de MeToo en France, a déploré mercredi n'avoir jamais été contactée par "les personnes de pouvoir" dans le cinéma depuis qu'elle a accusé de viols les cinéastes Benoît Jacquot et Jacques Doillon.

"Il n'y a pas une personne de mon passé, qui ait une place établie dans la société du cinéma -- donc, entre guillemets, du pouvoir --, il n'y a pas une personne de pouvoir qui m'a écrit depuis que j'ai parlé", a regretté l'actrice de 52 ans devant la commission d'enquête des députés français sur les violences sexuelles dans le cinéma.

Selon Mme Godrèche, "ce silence-là dit beaucoup". "Il dit aussi peut-être: 'j'ai peur'. Il dit: 'je n'ai pas envie de perdre ma place'. Il dit: 'moi aussi, je dois slalomer (...) pour ne pas me prendre un poteau et être moi aussi recalée à l'arrière du cortège'".

En début d'année, Judith Godrèche avait déclenché une déflagration en accusant de viols le réalisateur Benoît Jacquot, de 25 ans son aîné, avec qui elle avait entretenu une relation quand elle avait 14 ans. Elle a porté des accusations similaires à l'encontre de Jacques Doillon. Des enquêtes sont en cours et les deux cinéastes contestent ces allégations.

Depuis ces prises de position, "les seules personnes de ce passé qui m'ont tendu la main sont des personnes qui (...) sont, comme on dit, anonymes, en tout cas qui n'ont pas le pouvoir ou qui n'ont rien à perdre (...), qui ne sont plus dans ce milieu", a dit Mme Godrèche.

Mme Godrèche, dont le court-métrage "Moi aussi" avait été projeté au dernier Festival de Cannes, a également dit qu'elle espérait "pouvoir continuer de vivre" dans le milieu du cinéma mais a fait part de sa résignation. "Ce système écrase les résistantes", a-t-elle affirmé.

Judith Godrèche a témoigné mercredi en réaction aux déclarations la veille de Serge Toubiana, personnalité influente du cinéma français, affirmant devant cette même commission qu'il ignorait sa relation avec Benoît Jacquot.

Ancien patron de la Cinémathèque et ex-rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, M. Toubiana avait dit ne pas être au courant de cette relation "intime", avant d'admettre qu'il en était "bien sûr" informé, ayant reçu à l'époque le "couple" à dîner.

Face aux députés, Mme Godrèche a accusé M. Toubiana, qui était proche de M. Jacquot, d'"avoir menti sous serment". "Il savait, tout le monde savait, lui mieux que quiconque", a-t-elle déclaré.

 

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