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"Les violences, il y en a eu trop pour les compter": l’ex-compagne de P. Diddy brise le silence

Devant la justice américaine, l’ex-compagne du rappeur et producteur Sean Combs décrit des années de violences sexuelles, psychologiques et physiques. Un récit glaçant au cœur d’un procès hors norme.

C’est un face-à-face qu’elle redoutait depuis des années. Cassie, de son vrai nom Casandra Ventura, est apparue mardi 13 mai devant un tribunal de New York, à quelques semaines de son accouchement, pour témoigner contre son ancien compagnon, P. Diddy. Âgée de 38 ans, l’ex-chanteuse de R&B est la pièce centrale du procès pour trafic sexuel visant l’une des figures les plus puissantes de l’industrie musicale américaine.

"J’étais humiliée" : un témoignage bouleversant

D’une voix tremblante, Cassie a décrit des années de soumission, de peur et d’humiliation. Dès le début de leur relation, entamée alors qu’elle avait 19 ans, Sean Combs aurait exercé un contrôle total sur sa vie personnelle et artistique. "Il contrôlait tout : ma carrière, mon image, jusqu’à mes vêtements", a-t-elle résumé.  "J'étais simplement amoureuse, je voulais le rendre heureux", ajoute-t-elle.

Sous la contrainte de celui qu’elle aimait, Cassie affirme avoir été forcée à participer à des "freak-offs" : des marathons sexuels orchestrés par le rappeur, impliquant des hommes rémunérés et l’usage régulier de drogues pour "tenir le coup". Elle parle de chambres aux ambiances scénarisées, avec éclairages tamisés, lubrifiants et tenues transparentes achetées dans des sex-shops. "Je planais, je ne ressentais plus rien", confie-t-elle.

Des violences documentées

Le témoignage de Cassie est soutenu par des preuves visuelles : une vidéo diffusée à plusieurs reprises aux jurés montre P. Diddy s’acharner violemment contre elle dans un couloir d’hôtel en 2016 à Los Angeles. On y voit le rappeur donner des coups, la traîner au sol. Une scène captée par les caméras de surveillance, rendue publique par CNN. "Les violences, il y en a eu trop pour les compter", dit-elle. "J’avais des ecchymoses sur tout le corps, les lèvres gonflées." Elle évoque aussi les tentatives du rappeur pour acheter le silence de témoins, notamment celui de l’agent de sécurité de l’hôtel, qui a confirmé en audience avoir refusé une grosse liasse de billets.

Une emprise totale

Plus que la violence physique, c’est l’emprise psychologique que la chanteuse met en lumière. Cassie décrit un homme "clivant mais charmant", capable de la manipuler, de la faire douter de sa volonté. Lorsqu’elle résistait, il envoyait sa garde rapprochée pour la forcer à obéir. "Je n’étais bonne qu’à ça pour lui", lâche-t-elle.

Elle affirme aussi que Sean Combs filmait certaines scènes sexuelles, menaçant de les diffuser si elle parlait. "Il avait beaucoup de ressources", souffle-t-elle. Des accusations corroborées lundi par l’un des hommes prostitués, qui a affirmé avoir été payé plusieurs milliers de dollars en cash pour participer à ces scènes.

Une chute vertigineuse pour P. Diddy

L’homme qui dort aujourd’hui dans une prison de Brooklyn est un monument du hip-hop. Producteur star, patron du label Bad Boy Records, figure bling-bling adulée pendant plus de trois décennies, P. Diddy, Sean Combs de son vrai nom, est jugé pour trafic à des fins d’exploitation sexuelle, enlèvement, violences, corruption et constitution d’une entreprise criminelle.

Ses avocats tentent de ramener l’affaire à une "relation toxique entre deux adultes consentants", plaidant une histoire d’"amour, de jalousie, d’infidélité et d’argent". Mais l’impact du témoignage de Cassie est fort. D’autres femmes devraient être appelées à la barre dans les jours à venir.

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