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La "papesse des influenceurs" Magali Berdah sera jugée en décembre à Cannes pour "banqueroute et blanchiment" pour des faits remontant à avant la création de son agence d'influence en ligne, a-t-on appris lundi de source judiciaire."Le parquet de Nice confirme que Magali Liévois épouse Berdah a été déférée le 29 septembre 2023 dans le cadre d'une procédure de convocation par procès-verbal pour des faits de banqueroute et blanchiment", a indiqué le parquet à l'AFP, confirmant une information du journal Le Parisien.
Le déferrement intervient à l'issue d'une procédure de garde à vue. La procédure concerne "des faits commis à Nice et à Cannes, entre le 30 janvier 2014 et jusqu'au 31 juillet 2015, notamment en sa qualité de gérante de fait de la SAS BA&CO placée en liquidation judiciaire le 30/07/2015 avec un passif estimé à près de 2,5 millions d'euros", a précisé le parquet.
Les faits concernés sont donc antérieurs à la création en 2017 de l'agence "d'e-influenceurs" Shauna Events de Mme Berdah, spécialisée dans les relations entre les personnalités issues de la TV et les marques. Selon les registres commerciaux disponibles, BA&CO, qui était enregistrée à Nice, avait pour objet le "courtage en matière d'assurance, conseil en investissement financier, intermédiaire en opérations de banque".
L'audience a été fixée au 18 décembre et, en attendant, Mme Berdah "a été placée sous contrôle judiciaire avec une interdiction de gérer et une obligation de pointage", a encore indiqué le parquet. Trois autres personnes mises en cause seront également convoquées. Souvent surnommée "la papesse des influenceurs", Mme Berdah est une figure du milieu controversé de "l'influence" sur les réseaux sociaux. Le Parlement a définitivement adopté en juin une loi visant à réguler ces pratiques.
L'information du média tombe quelques heures après que Booba a été interrogé à Paris par un juge d'instruction. Le rappeur est accusé par Magali Berdah de mener à son encontre une campagne de cyberharcèlement depuis plus d'un an, a indiqué une source proche du dossier.
Au moment de l'ouverture de l'information judiciaire, un porte-parole de l'agence de communication représentant les intérêts du rappeur avait expliqué à l'AFP qu'il comptait "faire la preuve devant le juge d'instruction qu'il n'y a pas de cyberharcèlement auprès de Magali Berdah et qu'il s'agit d'une stratégie de victimisation".
La femme d'affaires décrit de son côté un enfer en ligne ayant de nombreuses répercussions sur sa vie. Booba s'est lancé, aux côtés d'un collectif "d'aide aux victimes d'influenceurs", dans une croisade contre ceux qu'il appelle les "influvoleurs", dénonçant de multiples arnaques à l'encontre des internautes. Dans sa ligne de mire depuis mai 2022, Magali Berdah, cible d'attaques personnelles et de vidéos non sourcées.
Dans la foulée de tweets virulents, la femme d'affaires avait déposé une première plainte, suivie de dizaines d'autres. Par ailleurs, 28 personnes vont être jugées devant le tribunal correctionnel de Paris en novembre, décembre et janvier pour cyberharcèlement aggravé, menaces de mort ou encore menaces de crime à l'encontre de la patronne de Shauna Events.



















