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Direction une prison pas comme les autres pour Didier Moens et Solange Lamy, médecin et infirmière du service héliporté. Dès le décollage, les informations qui leur parviennent intriguent : le blessé est un détenu inconscient, touché lors d’un incident impliquant… un taureau.
« C’est une prison un peu particulière où les prisonniers sont actifs. Le patient qu’on va prendre en charge s’occupait d’un taureau et il aurait été percuté par cet animal, » explique Solange. Sur place, les conditions d’intervention sont complexes : sécurité renforcée, animal toujours présent, environnement peu familier. L’atterrissage ne peut se faire qu’une fois la zone entièrement sécurisée.
Une scène impressionnante
L’équipe médicale découvre une scène tendue : un taureau encore agité, retenu derrière de simples barrières, et à proximité, un homme allongé, inconscient. « On arrive dans cette cour de ferme avec un taureau protégé par deux ou trois petites barrières qui n’ont pas l’air très solides, une personne à côté et un pauvre monsieur qui est étendu au sol, pas réactif, en coma, » décrit Didier.
Selon les témoins, l’animal aurait chargé le détenu de plein fouet, le percutant au niveau du torse avant de le projeter en arrière. Il aurait lourdement chuté sur le dos, la tête heurtant violemment le sol. L’équipe suspecte un traumatisme crânien sévère.
Simulation ou réelle perte de connaissance ?
Dans le contexte carcéral, le doute est permis. Certains patients peuvent simuler pour être évacués de la prison. « Il est inconscient, mais il a des réactions un peu prévisibles. On se demande s’il n’y a pas une petite partie de simulation. Quand on va dans des prisons, il y a parfois un objectif derrière l’appel aux secours, » confie Solange.
Pour trancher, Didier applique une stimulation douloureuse. L’absence totale de réaction confirme la gravité de la situation : l’homme est bien dans le coma. « On va protéger ses voies aériennes, l’endormir, l’intuber, le ventiler. Ensuite, direction l’hôpital pour un scanner. C’est lui qui dira s’il faut opérer, s’il y a un hématome, s’il faut ouvrir, » précise Didier.
Le patient est évacué jusqu’à l’hélicoptère, toujours sous la surveillance constante de l’équipe. Durant le vol, Solange et Didier veillent à la stabilité de ses fonctions vitales et à l’efficacité de l’anesthésie.
À l’arrivée à l’hôpital, il est immédiatement pris en charge. Le pronostic reste incertain : sortira-t-il du coma ?
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