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Mai 2003, deux ans après les faits, Thierry Jaradin est condamné à la perpétuité par la cour d’assises de Mons. Dans la salle d’audience, parmi les pièces à conviction, il y a un masque du tueur dans les films Scream. Les traces de sang de la victime sont encore présentes. Un déguisement qu’il a porté lorsqu’il a assassiné Allison, 15 ans, avec de nombreux coups de couteau. Une jeune fille qui refusait ses avances.
Après avoir passé plus de 20 ans en prison, le condamné vient de bénéficier de 12 permissions de sortie. « Certaines ont été octroyées par le tribunal de l’application des peines lui-même, c’est-à-dire par des magistrats. Et d’autres ont été octroyées par la direction générale des prisons. Dans le cas qui nous occupe, il s’agit d’une permission de sortie avec un but spécifique qui est un but de suivi thérapeutique. Il y a vraiment un objectif qui est visé et qui est contrôlé par les autorités », explique Fabian Lauvaux, avocat de Thierry Jaradin.
Lors de ses sorties, Thierry Jaradin doit donc rencontrer un spécialiste de la santé mentale, être accompagné par une personne de confiance et ne pas fréquenter certaines zones géographiques, comme Gerpinnes.
Nous avons rencontré les parents d’Allison et nous leur apprenons que l’assassin de leur fille unique a pu quitter, durant 12 jours, l’établissement pénitentiaire. « Ah bon, nous ne le savions pas. Encore un manque de respect, c’est tout. On n’a pas le droit d’être au courant », déplore Christine, la maman. « Moi, je suis partie civile. J’ai le droit de savoir ce qu’on fait avec lui. Qu’est-ce qu’on prépare. Je ne l’accepterai jamais », s’énerve le père d’Allison.
On parle ici de suivi thérapeutique
« Je suis déçue, qu’on lui permette ce genre de choses. Ma fille est dans un trou, elle a toujours froid, elle est dans le noir. Il aurait droit à la lumière du jour ? Non. Il n’a aucun droit », estime Christine.
Pour l’avocat de Thierry Jaradin, ces sorties sont les prémices d’un plan de réinsertion après 24 ans de détention, un processus encadré et prévu par la loi. « On parle ici de suivi thérapeutique, mais c’est aussi permettre au condamné de concrétiser son plan de reclassement. Où va-t-il loger ? Où va-t-il résider ? Quels sont ses projets d’avenir, ses projets familiaux ? Quel travail va-t-il faire ? Tout cela peut se concrétiser au travers de ces permissions de sortie, c’est ce que la loi prévoit », assure Fabian Lauvaux.
Dans ce cadre, de nouvelles demandes pour quitter la prison ont d’ores et déjà été faites par le condamné.















