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Depuis plusieurs années, Hubert, un habitant de Laeken installé dans sa maison depuis 1979, voit les plantes de son voisin envahir peu à peu sa façade, ses murs et sa cour. En cause : une vigne vierge particulièrement prolifère qui déborde allègrement de la propriété voisine. Malgré ses nombreuses demandes, le voisin refuse d’entretenir la plante, poussant Hubert à s’en charger lui-même. Un entretien pénible, surtout à 69 ans, et potentiellement dangereux en raison de la hauteur à laquelle il doit parfois intervenir.
« Je ne trouve pas ça normal que j’aie des dégâts sur ma façade », s’insurge Hubert. Il évoque des travaux réalisés pour 12.000 €, aujourd’hui menacés par l’humidité et les infiltrations liées à la plante : « L’hydrofuge, on peut l’oublier. C’est de l’argent perdu. »

Face à l’inaction du voisin, Hubert a tenté la voie de la médiation. En vain. Le voisin convoqué a refusé le dialogue, estimant « ne pas avoir affaire » avec lui. « Il ne veut plus me parler parce qu’il estime que je suis contre la nature », confie Hubert. Un dialogue rompu, malgré plusieurs interventions de l’agent de quartier et de la médiatrice locale.
Hubert ne demande pourtant qu’une chose : « Qu’ils entretiennent, du moment que ça reste de leur côté et que ça ne déborde pas chez moi. Je ne vois pas comment je vais faire pour aller débroussailler ça tout en haut. »
Une plante plus redoutable qu’elle en a l’air
À première vue, cette plante ne semble pas dangereuse. Pourtant, selon Vincent Dassonville, pépiniériste, la vigne vierge pousse encore plus vite que le lierre et peut facilement se fixer sur les murs grâce à ses ventouses. « Le seul moyen de ralentir la croissance, c’est de la tailler régulièrement, trois à quatre fois par an. »
Mais ce n’est pas tout. Selon Ahmed Mezdioui, chef de projet en rénovation, la plante peut s’infiltrer dans des fissures et provoquer des dégâts importants : « Dans le pire des cas, si le crépi est attaqué, il faut tout refaire. On est alors facilement à 10.000 € de travaux. »
Des recours limités
Malheureusement pour Hubert, son assurance habitation ne couvre pas les dégâts causés par une plante grimpante. « Les dommages causés par les plantations ne sont pas pris en charge », confirme le courtier Frédéric Cools. Seule solution : espérer qu’une assurance de responsabilité civile puisse prendre le relais via la protection juridique. Si le voisin dispose également d’une assurance équivalente, celle-ci pourrait couvrir les frais de remise en état.
Reste la possibilité de saisir la justice de paix. Une démarche qui peut être gratuite en cas de conciliation, mais qui, selon le juge Vincent Bertouille, ne garantit pas une issue apaisée : « Vous avez gagné, mais le lendemain, c’est toujours votre voisin. Une entente, même imparfaite, vaut parfois mieux qu’un jugement. »
Contactée, la propriétaire de la maison voisine rejette l’essentiel des accusations. « Il y a deux morceaux de plante qui poussent sur une façade. Faut arrêter. » Elle affirme qu’un entretien est effectué régulièrement, sauf cette année, en raison d’un accident grave subi par son mari en juin. « On a prévenu les voisins. Il a eu une incapacité pendant des mois. »
Elle s’engage toutefois à reprendre un entretien régulier dès que possible : « Évidemment, on va le faire. Et c’est même plus fréquent que tous les quatre mois. »
Après l’émission, la vigne vierge a été taillée. De son côté, il a contacté son assurance pour activer la protection juridique. « Ce n’est pas à mon âge que je vais monter trois étages pour aller couper la plante qui est aux étages. Et je ne vais pas continuer à laisser ma façade se détruire », conclut Hubert, résolu à ne plus laisser la situation se dégrader.
La guerre des voisins est à retrouver en streaming sur RTL play et chaque mercredi à 19h50 sur RTL tvi.
















