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En octobre 2021, Luna Skye est hospitalisée pour une infection grave, à la suite d’injections d’acide hyaluronique aux fesses. Une intervention de médecine esthétique, qu’elle pensait banale. Mais au lieu d’une dizaine d’injections prévues, elle en reçoit près de 80, à son insu. « Il faut savoir que j’étais endormie », explique-t-elle, « et que quand on passe par un professionnel de santé qui est reconnu, encore plus dans notre pays natif, on a confiance. » Elle précise également que c’était l’ami intime de personnes que la jeune femme fréquentait.
Très rapidement, Luna développe une infection sévère. Mais malgré les examens et traitements, les médecins ne parviennent pas à identifier la bactérie en cause. « On me donnait tellement d’antibiotiques que les résultats étaient tout le temps faussés », explique-t-elle. « C’était un peu le jeu du chat et de la souris entre les médecins, la bactérie, les bons antibiotiques… c’était très compliqué. »
Cette infection se propage dans son corps et déclenche plusieurs épisodes de septicémie. Deux ans après ses injections, les conséquences sont toujours présentes : « Je n’ai toujours pas repris mes activités normales. »
Dix-huit opérations, deux ans de souffrance
Au moment de l’intervention, le praticien lui assure qu’il n’y a « zéro risque », que l’acide hyaluronique est « un produit fait naturellement par le corps », et que le lendemain, elle pourra reprendre ses activités mais la réalité est tout autre. « Aujourd’hui, je suis à presque 18 interventions pour le retirer, et il y a encore plein de produit dans mon corps », confie-t-elle.
L’expérience a profondément changé son regard sur la chirurgie et la médecine esthétique. « Notre corps, ce n’est pas un vulgaire vêtement qu’on change comme on veut. Chaque chose qu’on entreprend a des répercussions irrévocables ». Elle regrette aussi la douleur infligée à ses proches. « J’ai beaucoup de regrets d’avoir fait souffrir les gens autour de moi à cause de ce choix. C’est pour ça qu’il faut faire très attention. »
Quand on est médiatisé, la tentation est énorme
Luna Skye se dit aujourd’hui victime d’une faute médicale et veut désormais alerter les jeunes, et surtout les influenceurs : « Je veux aider toutes les personnes qui sont victimes de ces mêmes erreurs (…). Quand on est médiatisé, on est approché par des cliniques qui proposent des interventions gratuites ou rémunérées. La tentation est énorme. Mais il faut garder la tête sur les épaules. »
Sur les réseaux, elle reçoit de nombreux messages de jeunes en détresse. « J’essaie de leur parler, de les écouter, de les orienter vers des avocats ou de les aider à relativiser. Parce que beaucoup sont brisés après ça, ils n’ont plus confiance en rien ni personne ».
Son témoignage est l’un des temps forts du documentaire « Les scandaleuses dérives de la médecine esthétique », disponible sur RTL play Un reportage qui met en lumière une réalité inquiétante : des jeunes de plus en plus nombreux à risquer leur santé, poussés par les réseaux sociaux, l’industrie de l’apparence… et le silence autour des dangers.
