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Parmi les titres de son premier EP Grandir, sorti récemment, La fée occupe une place à part dans le cœur de Marguerite. Et pour cause : cette chanson est la plus intime de l’artiste. « C’est le surnom que me donnaient mes parents quand j’étais petite et c’est un surnom qui m’a suivie toute ma vie dans ma famille, ils m’appellent encore comme ça. Donc c’est vrai que c’est très intime, très personnel », confie-t-elle.
À travers La fée, elle explore aussi le poids des attentes : « Je trouve que ça incarne un peu ce qu’on attend des jeunes filles : d’être discrètes, de ne faire que des jolies choses avec leur baguette magique. Et je crois que j’avais aussi envie de déconstruire ça. » Car grandir, pour elle, c’est aussi devenir une femme, et se libérer de certains schémas inculqués dès l’enfance. La fée devient alors bien plus qu’une chanson douce et nostalgique : c’est aussi une prise de position sur la féminité, un appel à l’émancipation.
Grandir, c’est aussi se déconstruire
Le choix du titre de l’EP, Grandir, n’est pas anodin. « C’est un peu le thème de ma vie en ce moment », dit Marguerite, citant une phrase qui la touche particulièrement : « Grandir, c’est fabriquer des premières fois ». Et avec cet EP, elle en vit beaucoup : premières chansons, premières scènes en solo, premières confidences artistiques.
La chanson La fée illustre parfaitement ce cheminement. Si elle rend hommage à l’amour familial, elle marque aussi une volonté de s’en détacher, de tracer sa propre route. Un message fort, accueilli avec beaucoup d’émotion par sa mère, à qui elle a fait écouter le titre : « Elle était très touchée. Ce n’a jamais été un tabou entre nous. Elle a toujours su quel était mon regard sur la société, mon rapport à la féminité, à ce que j’avais appris petite… »
Marguerite revendique une écriture sincère et épurée. « Je trouve qu’une belle chanson, ça se reconnaît au fait qu’elle puisse exister en piano-voix », explique-t-elle. Chaque morceau de son EP a été pensé comme une histoire, avec une ambiance sonore choisie pour souligner l’émotion, sans jamais masquer le texte. Une volonté d’authenticité que l’on retrouve aussi dans le clip de Les filles, les meufs, autre titre fort de l’EP, devenu un hymne LGBTQIA+.
Des confidences en musique
Pour Marguerite, le chant est un moyen de dire ce qu’il serait parfois difficile de formuler autrement. « C’est plus facile de dire les choses en chantant », avoue-t-elle. Et visiblement, ce choix de sincérité touche : elle reçoit régulièrement des messages de personnes pour qui ses chansons ont été un déclencheur, parfois même un soutien dans leur coming out ou leur acceptation de soi.
Après avoir fait ses premiers pas sur scène dans le cadre de la Star Academy, Marguerite s’apprête à vivre une autre première fois : une tournée en solo. Elle sera le 3 décembre 2025 au Reflektor à Liège, et le 23 mars 2026 à La Madeleine à Bruxelles.


















