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Le prince William a ouvert les portes de sa vie personnelle dans un échange exceptionnel avec Eugene Levy, acteur canadien notamment connu pour la saga « American Pie ». Devant les caméras de la série « The Reluctant Traveler », le futur roi d’Angleterre se montre à la fois touchant et sincère, bien loin de l’image maîtrisée qu’on lui connaît habituellement.
Dès les premières minutes, William confie que l’année 2024 est la plus difficile qu’il ait jamais traversée, en référence au cancer de son épouse Kate Middleton ainsi qu’à celui de son père, le roi Charles III. « Quand c’est en lien avec la famille, c’est à ce moment-là que je commence à être un peu dépassé comme la plupart des gens », confie-t-il.
Pour Thomas de Bergeyck, spécialiste des monarchies, « il se met complètement à nu dans son rôle de père, dans son rôle de fils d’un papa et d’une maman qui ne s’aimaient pas, et par rapport aux difficultés qu’il a vécues. »
Une stratégie de communication assumée
Bien plus qu’un simple passage à la télévision, cette prise de parole de William s’inscrit dans une vraie stratégie de communication. « Le discours que le prince William a tenu dans ce documentaire était voulu », explique Sophie Lagesse, journaliste pour Soir Mag. « Ce n’est pas un piège médiatique, mais une volonté claire de montrer une autre facette de sa personnalité. »
L’acteur Eugene Levy confirme ce changement de ton : « Il était à l’aise pour parler de ça. Il s’est dit : ‘C’est l’occasion de m’exprimer sur des sujets sur lesquels je n’ai pas toujours été très ouvert’. »
Le prince choisit ici la proximité, laissant de côté le protocole pour parler en tant qu’homme, mari et père. Une attitude qui rappelle celle de sa grand-mère, la reine Elizabeth II. « Ce qui marche avec les monarchies, c’est la proximité. Plus vous êtes proches des gens, plus ils vont adhérer à vous », souligne Thomas de Bergeyck.
Une prise de parole qui contraste avec celle de Harry
Cette prise de parole marque un tournant dans la manière dont William communique. Longtemps perçu comme plus discret que son frère Harry, il montre ici un visage plus ouvert. « On a toujours pensé que Harry était le meilleur communicant, qu’il n’avait aucun mal à parler de sujets très personnels », explique Sophie Lagesse. « William, lui, était plutôt rigide, très soucieux de contrôler son image. »
Le contraste entre les deux frères est frappant. William adopte un ton calme et mesuré, à l’opposé de la communication plus commerciale de Harry. « La démarche de William est propre, sans fioriture », observe Thomas de Bergeyck. « Alors que chez Harry, la communication est une communication commerciale. Harry vend sa vie. C’est un peu une claque envers son frère, mais faite de façon sobre. »
Des confidences sur son enfance et ses parents
William évoque également ses grands-parents avec émotion : « Mon grand-père était vraiment celui qui nous faisait rire. C’était une période heureuse. Il y avait un sentiment de famille. » Un contraste fort avec son regard sur le divorce de ses parents : « Mes parents ont divorcé quand j’avais 8 ans. On apprend de ça et on s’assure de ne pas refaire les mêmes erreurs qu’eux. »
Ces confidences ne seraient pas sans conséquence pour le roi Charles III. « On se doute que le roi n’a pas dû accueillir ses confidences avec joie », estime Sophie Lagesse. « Mais comparées aux révélations de Harry, celles de William ne sont ni terribles ni scandaleuses. »
Malgré cette mise à nu, le prince William ne dit pas un mot sur son frère Harry, avec qui les tensions durent depuis des années. Contrairement au roi Charles, qui semble prêt à faire un pas vers son fils cadet, William reste sur ses positions.
Pour Thomas de Bergeyck, cette fracture non résolue pourrait peser lourd : « Si rien n’est réglé avant l’avènement sur le trône de William, il est évident que Harry sera toujours l’ombre noire. Cela prouvera qu’en tant que roi, il n’a pas été capable de réconcilier tout le monde. »
Un roi en devenir, déjà tourné vers l’avenir
Dans ce documentaire, William donne aussi un aperçu du roi qu’il aimerait devenir. « Je trouve important que les traditions se perpétuent, mais j’aimerais un peu de changement. Je veux remettre certaines choses en question », confie-t-il.
Pour Thomas de Bergeyck, le message est clair : « Le prince William voudrait dépoussiérer la monarchie. Très clairement, il s’inscrit dans une monarchie 3.0. Il en a bavé, mais il avance, et nous prouve quelque part qu’il est capable d’une très grande résilience. »
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