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Avant de devenir l’un des visages les plus familiers du petit écran, Michel Drucker rêvait d’un tout autre avenir : celui de médecin, comme son père. Un métier qu’il imaginait simple, proche des gens, profondément humain. « Je voulais vraiment être médecin, comme mon père. Médecin de campagne, un médecin de famille qui va dans les fermes… Moi, c’était la Basse-Normandie. J’adorais l’idée d’aller voir les gens, de les soigner », confie-t-il.
Mais la réalité le rattrape : « Il fallait faire de longues études, et je n’en étais pas capable. »
Le raté de la famille
Dans cette émission spéciale tournée à Bruxelles pour célébrer ses 60 ans de carrière, Michel Drucker revient avec sincérité sur son enfance. Le plus discret des trois frères, il a longtemps souffert de la comparaison avec Jacques, devenu professeur de médecine, et Jean, futur patron de télévision au parcours scolaire exemplaire.
« Qu’est-ce qu’on va faire de toi ? » : une phrase qu’il a entendue souvent dans la bouche de ses parents, inquiets face à son parcours scolaire chaotique.
« Il était évidemment considéré comme le raté de la famille », raconte son ami Philippe Geluck. « C’est touchant de voir qu’au final, c’est lui qui a connu le plus grand succès médiatique. »
Anne Roumanoff, elle, voit encore aujourd’hui « le petit garçon blessé qui répare ». Et Drucker lui-même ne le cache pas : cette blessure l’a accompagné longtemps. « Quand on n’a rien foutu pendant des années, on le regrette après. Et on a des complexes. Des complexes de ne pas être au niveau, surtout quand on reçoit des gens qui, eux, le sont. »
L’obsession de prouver
Pour dépasser ses doutes et prouver sa légitimité, Michel Drucker n’a compté que sur une chose : le travail. « Il n’y a pas de secret dans nos métiers. C’est un petit don, et beaucoup de travail. Moi, je voulais apprendre, mais pas dans les livres : dans la vie », explique-t-il.
Une rigueur que tous ceux qui l’ont croisé lui reconnaissent. Le journaliste Bernard Meeus décrit un homme « toujours sur la brèche », attentif au moindre détail. Sandrine Dans, elle, voit surtout un professionnel habité par l’urgence de bien faire : « À chaque étape de sa vie, il s’est toujours dit que tout pouvait s’arrêter du jour au lendemain. Alors il a toujours donné le maximum, avec passion et exigence. »
Le jour où tout a changé
Le déclic s’est produit dès ses premiers pas à la télévision. « Quand Thierry Roland m’a emmené voir un match de foot, j’ai tout de suite eu envie d’être commentateur. Et quand Michèle Arnaud m’a confié Tilt Magazine, j’ai su que c’était ça. J’étais un journaliste né. »
Et ce sentiment ne l’a jamais quitté. À 83 ans, malgré les épreuves, Michel Drucker est toujours là. Fidèle au poste, fidèle à lui-même. Et s’il ne retient qu’une chose de ce parcours hors norme, c’est la relation tissée avec son public. « On ne peut pas faire ce métier si on n’aime pas vraiment les gens. Et les gens le sentent. Quand on me demande ce que j’aimerais qu’on dise de moi quand je ne serai plus là, je réponds toujours : j’ai aimé les gens, et ils me l’ont bien rendu. »
« Vivement Drucker » est à retrouver en streaming sur RTL play.


















