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Dans La femme la plus riche du monde, en salles le 5 novembre, Thierry Klifa s’inspire d’un fait divers célèbre : la relation entre une riche héritière et un photographe à qui elle aurait donné des millions d’euros. Si l’inspiration vient de l’affaire Bettencourt, le réalisateur revendique une approche personnelle. « Si c’était juste pour illustrer ce qu’on avait pu lire, voir et entendre, ça ne m’aurait pas intéressé », explique Thierry Klifa. Il a donc décidé de reprendre l’histoire depuis le début, pour entrer dans un univers très fermé : celui des ultra-riches.
L’humour pour déjouer la tragédie
Même si le sujet est sérieux, Thierry Klifa a choisi d’en faire une comédie. « Plutôt en rire qu’en pleurer déjà », dit-il. Selon lui, l’histoire avait quelque chose d’un roman balzacien, ou même d’une tragédie shakespearienne. C’est ce mélange qui l’a amusé.
Ce ton décalé, Marina Foïs l’a tout de suite compris. « L’exagération est un moteur du rire », dit-elle. « On raconte la même histoire avec 900 € ou 9.000 €, ce n’est pas drôle. Là, c’est 900 millions d’euros. » Pour elle, ces sommes énormes créent une distance. Le rire vient justement de ce décalage avec la réalité.
Une famille coupée du monde réel
Au-delà du rire, le film montre aussi un monde complètement déconnecté. « Cet argent-là, il rend fou », résume Marina Foïs. Elle insiste sur le fait que dans un monde où des gens n’arrivent pas à nourrir leurs enfants, on ne peut pas dire que l’argent est un problème. « Mais à ces niveaux-là, oui. Ces gens ont perdu de vue l’essentiel : l’amour, le sentiment, le lien. »
Pour l’actrice, on filme ici « une petite royauté complètement perdue ». Elle compare cette famille à un spectacle, comme si le spectateur assistait à des jeux du cirque.
Dans le film, Marina Foïs incarne Frédérique, la fille de l’héritière. Un rôle tout en retenue. « C’est quelqu’un de très empêché », explique-t-elle. Frédérique a grandi sans l’amour de sa mère. « Je connais des femmes comme ça. Ce sont des femmes bancales, je pense que ça devient une histoire de vie de récupérer ce regard. »
Laurent Lafitte, l’invité qui fait tout exploser
Autre personnage marquant : celui joué par Laurent Lafitte. Il incarne l’homme qui entre par effraction dans ce monde. Un rôle complexe, parfois drôle, parfois dérangeant. « Laurent, il a le panache. Il me fait penser à Michel Serrault, jusqu’où il peut aller trop loin », dit Thierry Klifa.
Son personnage « fait sauter tous les verrous », dévoile les secrets de cette grande famille. « On l’aime parce qu’il fout tout en l’air, et on ne l’aime pas parce qu’il ne respecte rien ni personne », ajoute Marina Foïs.
Une méthode de travail basée sur la confiance
Thierry Klifa laisse beaucoup de liberté à ses acteurs. Il ne fait pas de répétitions. « Je veux découvrir leur interprétation sur le plateau. Je suis le premier spectateur », explique-t-il. Cette méthode repose sur la confiance. « Une fois qu’on s’est mis d’accord pour faire le film, je leur confie le personnage. »
Avec Laurent Lafitte, le travail s’est fait dans l’échange. « Il avait confiance en mon regard. Moi, j’avais confiance dans ses propositions. On a vraiment fait ça ensemble. »
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