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F1: Hamilton-Verstappen, antipodes positions

Lewis Hamilton (Mercedes) et Max Verstappen (Red Bull) ont le même objectif: repartir dimanche à Bahreïn au combat pour le titre de champion du monde 2022 en Formule 1; mais leurs destins sont aux antipodes.

L'un est septuple champion, le plus titré en F1 avec Michael Schumacher. L'autre vient de l'être pour la première fois. L'un est plus proche du crépuscule de sa carrière à 37 ans. L'autre, bien qu'entamant sa 8e saison à 24 ans, en est encore à l'aube.

"Sir Lewis", Britannique, né le 7 janvier 1985 à Stevenage, cité-dortoir au nord de Londres, est devenu le premier et seul pilote noir à avoir percé le plafond de verre de l'élite du sport auto.

"Mad Max", Néerlandais, né le 30 septembre 1997 à Hasselt en Belgique, d'une mère belge ancienne pilote de karting et d'un père ancien pilote de Formule 1, est devenu le plus jeune pilote en F1 (2015, 17 ans) et le plus jeune vainqueur de Grand Prix (2016, 18 ans).

Pour arriver au sommet, les deux rivaux ont pris des voies bien différentes.

- Lion(s) -

"Le désir de gagner est profondément ancré en moi, depuis que j'étais la dernière personne choisie dans la cour de récréation", explique Hamilton dans la série Netflix Drive to survive. "J'étais certainement bien meilleur que la plupart des joueurs avec qui j'étais. Mais j'étais aussi le seul enfant noir dans la file."

Né dans un paddock, Verstappen s'est lui rappelé, au moment de son titre, de "ces moments difficiles en karting, quand il fallait beaucoup voyager" en van avec son père, explique-t-il dans un documentaire de la plateforme Viaplay (il refuse de parler à Netflix).

Hors piste, dans le paddock ou en conférence de presse, ils divergent. Hamilton, en habitué des fashion week, dénote avec ses tenues de créateur quand Verstappen reste plus classique.

A Bahreïn ou en Arabie saoudite la semaine prochaine, il est à parier qu'Hamilton prendra position sur les droits humains. Mué en avocat des minorités, le Britannique, vegan par ailleurs, se positionne aussi pour la défense de l'environnement.

Verstappen ne s'épanche pas sur ces sujets. "Plus terre à terre", seul semble compter la course - et la famille, mais tout est lié. Peut-être l'âge joue ici, entre Hamilton qui pense sans doute à l'après-carrière quand Verstappen l'a devant lui.

En piste, Hamilton est vu comme "propre"; Verstappen souvent qualifié d'"agressif" - il s'en défend: "Je suis beaucoup plus calme, plus détendu" désormais.

Certes, l'Anglais a le recul du vieux sage, titré six fois entre 2014 et 2020. Tatoué d'un lion sur la poitrine, il a longtemps régné sans prédateur à sa portée. Sauf que Verstappen a, lui aussi, pour animal totem un lion, dessiné sur son casque.

- Duel ou mêlée? -

Leur rivalité n'est pas nouvelle. Elle prend racine à l'arrivée du lionceau néerlandais en 2015. Longtemps, "King Lewis" garde un œil sur lui sans s'inquiéter, se contentant de quelques piques: en 2018, à leur premier clash, Hamilton estime que le Néerlandais "manque de maturité".

"C'est facile d'accuser le plus jeune", réagit Verstappen. Le duel d'hommes est lancé. Ne manque plus que la machine Red Bull se mette au diapason de Mercedes, qui offrait à Hamilton une voiture ultradominante depuis 2014 et l'arrivée de la technologie hybride.

En 2020, Max a beau blasphémer - "Lewis est très bon, et certainement l'un des meilleurs, mais il n'est pas Dieu" - Hamilton est encore sacré. Il faut attendre 2021 pour voir Red Bull revenir, après avoir conquis quatre titres mondiaux avec Sebastian Vettel (de 2010 à 2013).

De Silverstone à Abou Dhabi, en passant par Monza ou Sao Paulo, ils se sont battus jusqu'au bout, entre accrochages à grande vitesse, dépassements hors limites et final à couper le souffle – surtout celui d'Hamilton, s'estimant lésé face à Verstappen qui l'a doublé au dernier tour sur fond d'arbitrage controversé.

Symbolisée par le crash de Monza, où la monoplace au Taureau rouge a fini sur la Flèche d'argent, à quoi va ressembler leur rivalité en 2022? Observateurs du combat, d'autres espèrent entrer sur le ring, comme les Ferrari de Charles Leclerc et de Carlos Sainz. Alors, duel ou mêlée générale?

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