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Pour parler foot, les Belges et les Français ont un langage différent: voici un guide pour vous en sortir (vidéo)

En Belgique, le foot aussi est affaire linguistique. Son particularisme s'y exprime dans la langue imagée, fleurie, parfois désuète, des commentateurs et supporteurs francophones, dont le vocabulaire abonde de belgicismes tels le fameux "coup de coin" (corner) ou la frappe sur "la latte" (barre transversale).

Dans son "Dictionnaire amoureux de la Belgique", l'écrivain Jean-Baptiste Baronian distingue deux catégories de belgicismes: les belgicismes de grammaire, de syntaxe, d'étymologie et de prononciation, et les belgicismes de vocabulaire qui sont "l'expression d'une particularité géographique, étant entendu que chaque région où on parle le français possède des vocables propres et que certains d'entre eux peuvent revêtir un sens ou des sens différents dans d'autres régions", par exemple au Québec ou en Suisse.

C'est le cas pour le football, dont le vocabulaire populaire est également imprégné de "flandricismes", issus du néerlandais parlé en Flandre, et surtout d'anglicismes, histoire oblige.

En effet, le ballon rond a été importé d'Angleterre en Belgique très tôt, à la fin du XIXe siècle, et le plus ancien club belge, le Royal Antwerp Football Club, a été fondé dès 1880 par des Anglais employés sur le port d'Anvers (nord de la Belgique).

Pour dire la vérité, ces belgicismes ont tendance à disparaître devant l'uniformisation des commentaires audiovisuels et de nouveaux tics de langage. Malheureusement car ils ne sont pas le moindre des charmes du foot belge.

Les Diables en "vareuse" 

Imaginons néanmoins la demi-finale de mardi soir entre la Belgique et la France: quand les Bleus, après avoir revêtu leurs maillots et les Diables rouges leurs "vareuses", vissé leurs "studs" (crampons, en anglais) et fixé leurs "jambières" (protège-tibias), pénètreront sur la pelouse de Saint-Pétersbourg.

Un ultime conseil tactique aux "joueurs de flanc" (ailiers), au médian (milieu de terrain) et aux "backs droit/gauche" (arrières droit/gauche): "Ne jouez pas comme des klettes" (comme des pieds)!

A éviter à tout prix: la "carte" (le carton) rouge ou la deuxième "carte" jaune, synonymes d'adieu à la finale.

C'est là qu'interviendra l'homme en noir, le tout puissant "referee" (prononcer: référé), ou le "ref" (autre anglicisme).

De nos jours, les arbitres ont recours à la VAR (l'assistance vidéo), controversée, pour déterminer par exemple si le cuir a touché le "piquet" (poteau) ou la "hands" (main) du "back" droit.

Ou s'il y a eu faute dans le "grand rectangle" (la surface de réparation). Non ? Alors retour dans le "petit rectangle", les 6 mètres, d'où le "portier" va tirer son "coup de pied de but".

Ce sera "chaud bouillant"

Reste à souhaiter, du côté des Diables, que leur brillant "keeper", ou "kep" (flamand), Thibaut Courtois, détourne un maximum de "shots" (tirs) cadrés. Sans laisser passer un "autogoal" (but contre son camp), bien sûr.

En espérant que la rencontre ne s'achèvera pas par un "nul blanc" (score nul 0-0) à l'issue de la prolongation.

Sinon, il faudra recourir à la séance --toujours éprouvante-- des "coups (de pied) de réparation" (pénalties). A moins qu'un remplaçant "monté au jeu" ait fait la différence.

Ce qui est certain, en tout cas, c'est que ce sera "chaud bouillant" --mais ceci n'est pas un belgicisme-- mardi soir dans les travées noires jaunes et rouges du stade Krestovski et dans tous les bars à bière de Belgique.

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