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Les femmes doivent désormais passer un test de féminité pour participer aux Mondiaux d’athlétisme, la championne Nafissatou Thiam sidérée : « Je ne m’attendais pas à ça »

Par RTL info avec Charlotte Simonard et Guillaume Wils
Nafissatou Thiam a dû passer un test de féminité pour participer au Mondiaux de l’athlétisme. C’est une obligation de la part de la Fédération Mondiale. Les femmes doivent passer un test de genre qui prouve qu’elles n’ont pas le chromosome masculin Y. Un test qui est assez mal pris par les athlètes.

C’est une première dans sa carrière d’athlète : prouver sa féminité pour participer au Mondiaux de Tokyo, Nafissatou Thiam s’y est pliée il y a quelques jours.

« J’ai l’impression que ça sort de nulle part, je ne m’attendais pas à ça, a-t-elle déclaré. J’avais entendu des rumeurs avant mais je ne pensais vraiment pas qu’on en reviendrait à un test de féminité en 2025. Apparemment si, malheureusement ».

Le test est à effectuer une fois dans sa carrière pour toute athlète féminine participant à des compétitions internationales. Un prélèvement buccal ou sanguin est effectué pour détecter la présence du gène SRY déterminant le sexe masculin.

« J’ai l’impression qu’on revient vraiment en arrière »

L’athlète Olivia Borlée, championne olympique, se dit abasourdie. « J’ai appris ça ce matin, je suis un peu tombée de ma chaise. J’ai l’impression qu’on revient vraiment en arrière. Ça m’étonne qu’on doive effectivement prouver sa féminité en 2025. Est-ce que ce type de test s’applique aux hommes également ? J’ai l’impression qu’on essaye de nouveau de faire entrer les femmes dans des cases. »

Une décision prise par la Fédération mondiale d’athlétisme actée cet été. Raison invoquée : protéger l’intégrité du sport féminin.

Olivia Borlée demande de « mieux accompagner la femme »

« Ces règles sont mises en place pour essayer d’avoir plus d’équité. Mais il y a d’autres choses à faire. On ne parle pas du tout de la maternité, le sport. Les règles sont toujours un tabou énorme quand on voit une finale de 100 mètres. Il y a peut-être trois femmes qui ont leurs règles et les autres n’ont pas. Est-ce que c’est très équitable ? Il y a plein de choses comme ça qu’on pourrait essayer de mieux comprendre et mieux accompagner la femme ».

Les polémiques autour du genre sont extrêmement rares dans l’athlétisme féminin. Dernière affaire en date, l’athlète sud-africaine Kaster Semenya, privée de compétition depuis 2018 pour un taux de testostérone trop élevé.

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