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La direction de Leen Bakker est obligée de mettre en vente ses 44 magasins en Belgique. La chaîne néerlandaise, implantée en Belgique il y a déjà 40 ans, est confrontée à de gros problèmes financiers. Elle a peiné à trouver sa place ces dernières années sur un marché de plus en plus polarisé entre le géant suédois IKEA et le commerce en ligne qui casse les prix.
Réduction des marges et avenir sombre
« Il n’y a effectivement peut-être pas assez de place pour tout le monde, surtout quand on voit la force de frappe de ces gros paquebots de l’ameublement », avoue Guillaume Vermeylen, professeur d’économie à l’UMons. « Mais il y a aussi une question de marge, une question de rentabilité : il faut être rentable pour rester sur un marché. Et quand on a des coûts des matériaux et les coûts des matières premières qui se mettent à grimper, nos marges se grappillent. Et quand on est un petit acteur comme Leen Bakker, ça se paye cash. »
« Nous allons vers une forme de consolidation essentiellement mondiale et internationale, où les grosses chaînes prennent le dessus sur tout le restant du marché. Donc les petites, les moyennes entreprises sont vouées, si pas à disparaître, en tout cas à presque disparaître », estime pour sa part Pierre-Alexandre Billiet, le directeur général de Gondola.
Certains tirent leur épingle du jeu en misant sur une autre gamme
Certains vendeurs de meubles s’en sortent malgré tout, comme Meubles Belot, implantés à Soignies depuis 126 ans. Leur recette : miser sur la formation des vendeurs et les conseils adaptés aux clients, tout en offrant un large choix malgré, comme l’explique Warren Thibaut, leur chargé de collections : « On essaie de proposer un peu tous les styles. Donc on peut avoir autant du moderne que du classique. On peut retrouver des meubles en merisier très classique sur mesure chez nous, comme des meubles qui pourraient être fabriqués à la chaîne presque. » Pour concurrencer le commerce en ligne, ce magasin mise aussi sur son showroom de 20 000 m2 permettant aux clients d’essayer avant d’acheter.
« Soit le magasin développe un atout particulier ou une marque de fabrique, comme on peut retrouver dans les petits artisans de l’ameublement, et donc à ce moment-là, ils sortent de la concurrence de ces grands groupes. Soit ils n’y parviennent pas parce que ce n’est simplement pas leur business model », résume Guillaume Vermeylen.
En Belgique, l’ameublement compte plus de 700 entreprises qui génèrent près de 10 000 emplois pour un chiffre d’affaires annuel d’environ 2 milliards d’euros.
















