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Ce matin à l’ouverture du magasin Leen Bakker de Liège, les employés n’ont pas le cœur à répondre à nos équipes sur place. Hors caméra, certains reconnaissent de l’angoisse et de l’incertitude et leurs clients aussi redoutent le pire. « Ça fait je ne sais pas combien de personnes qui vont être mises au chômage de nouveau, donc ce n’est pas réjouissant. Je savais qu’il y avait eu des problèmes, mais je ne savais pas que maintenant c’était à ce point », note une fidèle cliente.
Muriel, une autre cliente, vient d’apprendre la terrible nouvelle. Après Casa et d’autres, voici un nouvel acteur du commerce belge qui risque de disparaître. « Beaucoup de choses ferment pour l’instant, donc c’est inquiétant. Pour l’avenir, c’est vraiment très inquiétant ».
La chaîne néerlandaise est au bord du gouffre avec une dette colossale de 25 millions d’euros et des fonds propres négatifs de 5, la situation est plus que critique. Conséquence, la justice l’oblige à mettre en vente ses 44 magasins, dont 14 se trouvent en région wallonne, mais qui reprendraient une enseigne dont deux tiers des boutiques enregistrent des pertes structurelles.
« Le sentiment, c’est qu’une fois de plus, les travailleurs qui ont tout fait pour que les magasins tiennent jusqu’ici sont ceux qui risquent de payer une politique commerciale qui n’a pas été à la hauteur », explique Myriam Djegham, secrétaire permanante CNE. « Inquiétude, il y aura, c’est certain. Quand vous travaillez dans une entreprise depuis autant d’années et que vous vous retrouvez dans cette situation, il y a de l’inquiétude, mais je pense que l’important aujourd’hui est d’attendre le retour des curateurs », note Nectaria Saroglou, secrétaire permanante du SETCa.
Contactés par nos soins, la direction cherche aussi ce soir à rassurer. « La procédure de transfert sous autorité judiciaire vise à garantir la continuité de l’entreprise. Nous sommes confiants qu’un candidat repreneur approprié sera trouvé dans le délai imparti », Une faillite n’est pas à l’ordre du jour », note la direction.
La justice donne à Leen Bakker jusqu’au 7 décembre pour trouver un repreneur. Le destin de 309 salariés est suspendu à cette échéance.


















