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Comment un enfant dans la galère est devenu un jeune multimillionnaire: voici l'histoire du patron de Fresheo

Ce mercredi, Marvin Ndiaye répondait aux questions de Caroline Fontenoy et Christophe Deborsu. Découvrez le parcours ambitieux d'un jeune homme "fauché à 8 ans et millionnaire à 23". 

Marvin Ndiaye, vous avez 27 ans, vous habitez la région Namuroise, vous avez créé l'entreprise Fresheo qui distribue des repas dans tout le pays. Vous êtes né à Charleroi, à l'époque vos parents ont un café, puis ils se lancent dans l'immobilier et là, c'est la faillite. Votre papa est décédé un an plus tard. En quoi tous ces événements ont été vraiment marquants et un moteur pour vous ?

M.N: Je suis l'aîné d'une famille de quatre enfants, et je pense que quand ton papa décède, en étant l'aîné, c'est comme un relais, et il m'a transmis une responsabilité qui était la responsabilité de la famille. J'ai d'abord commencé à travailler parce qu'on était dans une faillite familiale, et donc on devait racheter la maison, et donc j'ai commencé à travailler comme cuisinier et je mettais 80% de mon salaire de côté, 80% de votre salaire, deux côtés. Quand j'ai pu racheter la maison familiale avec mon CDI et l'argent, là, ma maman m'a dit "lance-toi", ce n'est pas ton combat, et c'est là que Fresheo est né.

Un de vos moteurs a été la peur de la pauvreté, puisque vous ne n'avez pas pu pas aller à l'enterrement de votre papa décédé au Sénégal.

MV: Je pense que cet événement était tellement traumatique que je l'ai totalement oublié. C'est mon petit frère qui me l'a rappelé quand on était en train d'écrire le livre "Fauché à 8 ans et millionnaire à 23". Et c'est vrai que c'est un niveau de pauvreté qui est quand même assez élevé parce que je ne peux pas aller à l'enterrement de son père, mais bon, c'était ma réalité à ce moment-là.

Vous racontez tout votre parcours dans votre livre. L'un des conseils que vous pourriez donner aux jeunes que pour votre premier emploi, donc en tant que cuisinier, vous avez mis 80% de votre salaire de côté avec une perspective d'avenir.

L'argent pour moi, c'est un outil. Aujourd'hui, plus on en a, plus on peut faire des choses, et à l'époque, je ne savais pas trop quoi faire. Par contre, ce que je savais, c'est que quand j'allais travailler, on me payait. J'avais des projets dans l'immobilier et j'ai pu utiliser cet argent pour faire effet levier et ouvrir ma première société. Ce que je veux dire par là, c'est qu'évidemment, je pense qu'avoir de l'argent de côté, c'est la base, et être économe peu importe son niveau d'argent, c'est hyper important.

À 16 ans, on est en 2013, vous décidez de perdre 50 kilos, vous avez grossi à la suite d'une maladie. Et c'est ça qui vous donne quand même une idée de génie, c'est de créer Fresheo. Pourquoi ?

L'idée est venue de là. Les 50 kilos, ça a été aussi un élément personnel fort parce que c'est la première fois de ma vie que j'accomplissais quelque chose en tant que jeune homme. Donc ça a été important comme impact. J'ai compris quelque chose avec cette perte de poids, c'est qu'il n'y avait pas de mauvais ingrédients, il n'y avait que des mauvaises quantités. On s'est dit avec Fresheo qu'à la base, nous allions faire de la nourriture pour les sportifs. Après, on s'est rendu compte que ce n'était pas si important que ça pour les sportifs et on a commencé à faire du traditionnel Belge avec des ingrédients de qualité. Et là maintenant notre slogan, c'est que personne ne livre moins cher que nous.

Vous avez lancé votre entreprise en 2018 à 21 ans, vous lancez cette entreprise, c'est incroyable. Les débuts ont lieu dans la cuisine de votre maman. Ça a commencé petit à petit, et puis ça grandit très vite, qu'est-ce qu'il s'est passé?

Alors, je pense qu'il faut commencer quelque part, et je pense que c'est souvent ce qui fait peur aux gens, mais c'est qu'en fait la base, c'est de l'action. Il faut passer à l'action, tout bêtement.

Vous avez fait des études de cuisine, donc vous étiez là-dedans, vous êtes cuisinier, vous avez un premier emploi dans un restaurant. Et qu'est-ce qui vous fait penser qu'il fallait faire ça ?

Quand on entreprend, il faut avoir des avantages déloyaux. Et j'en avais deux. Un, j'avais perdu 50 kilos, et deux, j'étais cuisinier. Donc je me suis dit 'tiens, un cuisinier qui perd 50 kilos, normalement ce n'est pas trop commun', et j'ai commencé par un frigo, parce qu'il fallait un frigo à part du frigo de la famille, on a commencé comme ça. Et puis j'étais dans un garage, puis avec une cuisine partagée, jusqu'à acheter aujourd'hui notre entrepôt.

Aujourd'hui, Fresheo fait 60 et 80.000 repas par semaine et compte une centaine de salariés. 

 

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